Plusieurs citoyens et organismes ont participé, le 4 juillet dernier, au Château Joliette, à une assemblée publique de consultation concernant le projet de décret instituant une zone d’intervention spéciale (ZIS).
L’objectif de ces consultations était d’entendre les personnes et les organisations qui désirent s’exprimer à ce sujet. La ZIS permettrait de décréter un moratoire sur la construction et la reconstruction des bâtiments situés dans l’ensemble des zones inondables cartographiées 0-20 ans et sur le territoire qui a été inondé en 2017 et en 2019 en raison de la crue des eaux. Elle prévoit également des dispositions particulières pour le territoire de Sainte-Marthe-sur-le-Lac. Au total, 25 assemblées publiques avaient lieu partout dans la province.
Cette démarche visait à faire suite aux commentaires émis par certaines municipalités et MRC ainsi que par certains citoyens en lien avec l’exactitude des cartes représentant les territoires inondés.
Des représentants du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et du ministère de la Sécurité publique étaient sur place pour répondre aux questions des personnes présentes.
Beaucoup de personnes se sont dit contre cette nouvelle cartographie et ses délimitations. « Il va arriver quoi avec nos maisons? On va faire comment pour l’assurer? », ont été parmi les questions posées. D’autres ont suggéré de faire une étude sur la gestion des barrages.
Plusieurs municipalités visées
En toute, 45 des 52 villes et municipalités du nord de Lanaudière sont visées par cette zone d’intervention spéciale. Il s’agit des villes de Berthierville, Joliette, Lavaltrie, Notre-Dame-des-Prairies et Ville de Saint-Gabriel, ainsi que des municipalités de Chertsey, Crabtree, Entrelacs, La Visitation-de-l’Île-Dupas, Lanoraie, Mandeville, Notre-Dame-de-Lourdes, Notre-Dame-de-la-Merci, Rawdon, Saint-Alphonse-Rodriguez, Saint-Ambroise-de-Kildare, Saint-Barthélemy, Sainte-Béatrix, Saint-Calixte, Saint-Charles-Borromée, Saint-Côme, Saint-Cuthbert, Saint-Damien, Saint-Didace, Saint-Donat, Sainte-Élisabeth, Sainte-Émélie-de-l’Énergie, Saint-Esprit, Saint-Félix-de-Valois, Sainte-Geneviève-de-Berthier, Saint-Gabriel-de-Brandon, Saint-Guillaume-Nord, Saint-Ignace-de-Loyola, Saint-Jean-de-Matha, Sainte-Julienne, Saint-Liguori, Sainte-Mélanie, Saint-Michel-des-Saints, Saint-Paul, Saint-Roch-de-l’Achigan, Saint-Thomas et Saint-Zénon. Il y a enfin le Lac-Legendre et le Lac-Matawin.
Rappelons que les inondations majeures survenues au printemps dernier, dans plusieurs régions du Québec, ont touché plus de 250 municipalités, inondé des milliers de résidences, forcé l’évacuation de plus de 10 000 personnes et provoqué la fermeture de plusieurs routes.
Les municipalités et les personnes concernées pourront formuler des commentaires sur la nouvelle version de la cartographie. Elles auront jusqu’au 19 août 2019 pour les acheminer à l’adresse courriel zis2019@mamh.gouv.qc.ca.
« Le gouvernement du Québec entend réagir rapidement quant à l’adoption du décret, à la suite de ces assemblées publiques », a mentionné en entrevue au Lanauweb, Pierre-Luc Lévesque, porte-parole du ministère des Affaires Municipales et de l’Habitation.
Un rapport sur les commentaires des assemblées du 4 juillet sera remis au gouvernement dès la semaine du 15 juillet. L’adoption du décret devrait se faire dans les prochaines semaines.
Lorsque ce projet de décret de la ZIS sera adopté, la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme prévoit une interdiction de construire, de reconstruire et de réparer un bâtiment dans les secteurs touchés. Toutefois, il est possible d’autoriser des exceptions. En ce sens, un décret a été adopté afin d’autoriser certains travaux de réparation des bâtiments touchés par les inondations de 2019.