Reconnu coupable de meurtre non-prémédité, Daniel Demontigny a été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération avant 16 ans.
C’est la peine qu’a rendu le 13 décembre la juge France Charbonneau, de la Cour supérieure, au palais de justice de Joliette.
« Ce n’est pas de gaieté de cœur si je prononce cette sentence-là. La preuve d’une perspective de réhabilitation à court, moyen et même à long terme est inexistante. Il y a lieu de privilégier la réprobation sociale, l’exemplarité, la dénonciation et la protection de la société », a déclaré la magistrate dans sa décision de 25 pages.
Rappelons qu’au terme de son procès devant jury qui s’est déroulé du 7 novembre au 5 décembre dernier, l’accusé avait été reconnu coupable d’avoir causé la mort de Pierre Perreault, après moins de deux jours de délibération.
Pour la juge Charbonneau, le refus de l’accusé de s’attaquer à son problème de toxicomanie, d’impulsivité et de violence n’augure rien de bon pour l’avenir. Elle ajoute que M. Demontigny a un comportement manipulateur et que ses nombreuses simulations de symptômes de maladie mentale afin de se procurer de la drogue démontrent son absence de volonté de régler ses problèmes de toxicomanie.
Cinq coups de couteau
La victime dans cette affaire est décédée après avoir reçu cinq coups de couteau, dont un mortel, à la suite d’une altercation survenue en fin de journée le 9 novembre 2015 dans un logement de la rue Marsolais à Joliette.
La preuve révèle que Daniel Demontigny demeurait en colocation avec Pierre Perreault depuis environ trois semaines ou un mois dans un 1 1/2. Une semaine avec le meurtre, l’accusé s’était plaint à une amie qu’il étouffait dans le petit appartement et qu’il ne s’entendait pas bien avec la victime, ils s’étaient querellés à propos de l’argent et la nourriture.
M. Demontigny aurait aussi dit à un autre témoin que M. Perreault souhaitait qu’il parte mais il n’en était pas question pour lui,
Le soir du meurtre, la nièce de l’accusé, qui demeure dans le même immeuble à logement, a entendu la victime crier « Non Daniel non ». Elle a ouvert sa porte a vu M. Perreault couché par terre, son oncle était en petit bonhomme par-dessus-lui, un couteau dans ses main.
La nièce de Daniel Demontigny a vu l’accusé sortir le couteau du corps de la victime. Après avoir donné le couteau à sa nièce, il s’est tout de suite mis : « à varger dessus à grands coups de poing sur la gueule comme s’il n’avait pas fini la job ».
Au procès devant le jury composé de six hommes et six femmes, la Défense, représentée par Me Keven Morasse et Mia Mannochio avait demandait à ce que leur client soit reconnu coupable d’homicide involontaire car il était en état de psychose en raison de sa forte intoxication au moment des évènements.
La Couronne très satisfaite
Les procureurs de la Couronne dans ce dossier, Me Valérie Michaud et Me Yan Vachon, se sont dit très satisfait du verdict et de la peine.
« La famille va pouvoir enfin faire son deuil. Pour ce qui est de la sentence à vie avec un minimum de 16 ans à purger, c’est très près que de notre suggestion de 17 ans », a déclaré Me Michaud à sa sortie de la salle d’audience.
Du côté de la Défense, Me Morasse n’a pas voulu dire s’il irait en appel de la peine. « Par contre, mon client va aller en appel sur le verdict du jury », a-t-il commenté.