Un montréalais de 28 ans qui a fait partie d’un vaste réseau de fraudeurs africains ayant réussi à subtiliser jusqu’à 2,6 M$ à divers entrepreneurs québécois a écopé d’une très lourde peine de détention, le 1er juin dernier.
Le juge Bruno Leclerc a condamné Wilfried Christian Mbounou à une peine globale de 11 ans et 10 mois pour les crimes qu’il a commis.
En rendant sa décision, le magistrat a indiqué que le degré de responsabilité de l’accusé était entier car il était la personne la plus impliquée dans les événements.
Lors des représentations sur sentence qui ont eu lieu le 10 mai dernier, la Couronne avait réclamé une lourde peine de huit ans et demie de pénitencier contre l’accusé. De son côté, M. Mbounou, qui se représentait seul, estimait que le temps purgé préventivement (deux ans et 26 jours calculé en double) pourrait être suffisant avec un dédommagement de 100 000$.
Au terme d’un très long procès, Mboubou avait été reconnu coupable de fraude de plus de 5000$, tentative de fraude, complot pour fraude, possession de monnaie contrefaite, possession d’une fausse pièce d’identité et de bris d’une ordonnance. Les infractions ont été commises entre mars 2019 et janvier 2020 dans Lanaudière ainsi que dans plusieurs villes et municipalités ailleurs au Québec.
Le juge Leclerc a condamné le fraudeur une peine de 7 ans et 4 mois pour les infractions pour lesquelles il a été déclaré coupable. Il devra payer une amende compensatoire de 689 235.00 $ et à défaut de payer cette amende dans un délai d’un an, il devra purger 4 ans et ½ de pénitencier de plus.
« Il n’y aucun facteur atténuant dans ce dossier. J’en ai relevé plusieurs qui sont cependant aggravants, notamment la nature et l’étendue des fraudes, le degré de préméditation élevé dans la mise en œuvre de ces fraudes, le comportement du délinquant après la commission des crimes ainsi que la position d’autorité envers au moins une victime», avait plaidé Me Lucas Bastien, de l’équipe des crimes économiques du Centre-du-Québec du DPCP qui a piloté le dossier avec Me Juliette Gauthier-Soucy.
D’ailleurs, deux des victimes de Wilfried Christian Mbounou avaient témoigné au tribunal des conséquences financières et psychologiques des crimes commis par l’accusé.
Une d’entre elle a fait une tentative de suicide alors que l’autre, qui avait développé une relation amoureuse avec l’accusé, a vu ses projets de retraite s’envoler en fumée en plus de s’endetter de façon très importante.
Lors de ces représentations sur sentence, pour la premières fois depuis le début des procédures judiciaires, l’accusé a reconnu son implication dans ce stratagème ajoutant avoir été lui aussi «fraudé» par un complice.
Compte tenu de la détention préventive (1175 jours), il reste un reliquat de huit ans et sept mois à purger dès maintenant.
Le tribunal a finalement condamné l’accusé à verser un dédommagement total de 689 235.00$ (concurrent) à verser à trois des 8 victimes.