Une vingtaine de représentant.e.s de plusieurs comités lanaudois se sont mobilisés à L’Assomption, le dimanche 3 mars dernier. Rassemblés devant le bureau de circonscription du premier ministre François Legault, tous avaient répondu à l’appel du mouvement Mères au front, afin de briser l’opacité qui règne autour du projet de méga-usine de Northvolt.
Une évaluation en bonne et due forme du Bureau d’audience publique en environnement (BAPE) est réclamée pour apaiser les nombreuses inquiétudes suscitées par le projet et le manque de transparence du gouvernement. Par exemple l’absence d’accès à l’information pour les journalistes qui reçoivent des documents allégrement caviardés, l’absence d’évaluation globale du projet dont les demandes d’autorisations sont faites à la pièce. Rappelons que le projet de Northvoltr reçoit un financement public de plus de 7 milliards de dollars, cela en dépit du fait que la filière batterie au Canada enregistre ses profits au Luxembourg, un paradis fiscal.
Ce sont donc des représentant.es de comités locaux du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) de Saint-Gabriel-de-Brandon, Saint-Norbert, Saint-Cuthbert, Lavaltrie, Saint-Sulpice, Repentigny, L’Assomption et Joliette, ainsi que des membres de L’Assomption en transition et des Mères au front Les Moulins de Terrebonne et Mascouche qui ont manifesté conjointement. Une évaluation exhaustive des impacts de ce qui est présenté comme le plus grand projet industriel du Québec doit être autorisée pour faire toute la lumière sur les enjeux qui y sont liés. D’autant plus que la compagnie Northvolt est déficitaire, depuis plusieurs années, de plus d’un milliard de dollars et qu’elle a fait l’objet de plusieurs poursuites judiciaires en Suède pour non respect des règles environnementales et non respect des normes du travail.
« Depuis l’annonce de ce méga-projet, une foule de questions restent sans réponse et les informations qui sont révélées par les médias n’ont rien pour rassurer la population. Du côté du gouvernement, le blâme est jeté sur les citoyen.nes qui veulent des réponses plutôt que d’apporter les informations réclamées. Une évaluation environnementale complète et impartiale doit être faite, puisque l’apport écologique du milieu visé par la construction de l’usine de Northvolt semble très important… d’autant plus qu’il semblerait que ce soit situé en pleine zone inondable!» considère Marie-Claude Brouillette, du groupe Mères au front Les Moulins.
Selon Louise Morand, de L’Assomption en transition, «Il est difficile de choisir ce qui est le plus fou dans le projet Northvol». Entre 14 enjeux cités, depuis l’ignorance des impacts du rejet des eaux usées de l’usine dans la rivière Richelieu, l’ignorance des impacts liés à la quête des métaux pour alimenter l’usine, l’absence d’une stratégie Québécoise cohérente de transition énergétique, Madame Morand est d’avis que le ministre de l’environnement, Benoit Charette, manque à ses devoirs en refusant la tenue d’un BAPE. Selon Odette Sarrazin, du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, il est inacceptable que le gouvernement Legault ait modifié la norme réglementaire en vigueur pour donner à Northvolt le droit de détruire des milieux humides et des zones boisées sur son site sans jamais avoir soumis d’étude d’impact pour l’ensemble du projet. «C’est à se demander s’il y a quelqu’un à la tête du Ministère de l’environnement» s’interroge madame Sarrazin.