Le Comité femmes et politique municipale de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) a tenu sa première réunion de l’année 2018 en cette Journée internationale des femmes afin de mettre en place un plan d’action pour surmonter les obstacles qui empêchent encore aujourd’hui beaucoup trop de femmes à se lancer en politique municipale.
« Les progrès sont trop timides. Il faut accélérer la cadence si nous voulons atteindre la zone de parité femmes-hommes à l’intérieur de nos municipalités dans un avenir rapproché. Et pour y arriver, il faut multiplier les actions et travailler de concert avec les autres organisations ainsi que les différents paliers de gouvernement. C’est le but du plan d’action que nous nous sommes donné aujourd’hui », a indiqué la présidente du comité, Mme Audrey Boisjoly, mairesse de Saint-Félix-de-Valois.
Ayant comme cible les prochaines élections municipales de 2021, le plan d’action repose sur trois objectifs : favoriser la prise en compte de l’égalité entre les femmes et les hommes dans la gouvernance municipale, soutenir la représentation féminine en politique municipale et sensibiliser les élus et élues municipaux aux inégalités persistantes. Le comité de la FQM travaillera entre autres à élaborer une politique d’égalité afin d’augmenter le nombre de femmes au sein de ses instances et dans les lieux décisionnels.
« Lorsqu’on analyse les résultats des dernières élections, on se rend compte que les femmes qui se présentent sont élues dans une proportion équivalente à celle des hommes. Alors, si nous voulons avoir plus de femmes sur les conseils municipaux et à la mairie, il faut qu’il y ait plus de candidates qui se présentent. Il faut donc consacrer nos efforts à surmonter les obstacles qui découragent les femmes à se présenter en politique municipale », a ajouté Mme Danielle Duchesneau Du Sablon, conseillère municipale à Saint Casimir et vice-présidente du comité.
Et des obstacles, il y en a encore en 2018. Dans une étude effectuée auprès de 679 élues et élus municipaux que la FQM a dévoilée en décembre dernier, la chercheure Eugénie Dostie-Goulet relevait que de nombreuses femmes subissaient encore de l’exclusion, du harcèlement et de l’intimidation dans le cadre de leur fonction. Le Comité veut aussi travailler à améliorer la conciliation famille, travail et fonctions électives afin de permettre aux jeunes femmes de s’impliquer en politique et à revaloriser le rôle d’élue municipale dans la société.
« Il faut continuer à soutenir et à encourager les femmes et les jeunes femmes à se présenter, à faire le saut en politique, et ça, c’est le travail de toutes et de tous, tant les hommes que les femmes. Il faut changer les perceptions et les mentalités. Nous avons créé l’an dernier le prix Elsie-Gibbons en l’honneur de la première mairesse de l’histoire du Québec pour souligner l’apport essentiel des conseillères et des mairesses à la vie démocratique de nos municipalités. Il faut poursuivre le travail, et la journée du 8 mars nous rappelle qu’il y en a encore beaucoup à faire », a conclu la présidente du comité.
Outre Mmes Boisjoly et Duchesneau Du Sablon, le Comité femmes et politique municipale de la FQM est formé de Mmes Chantale Lavoie, préfète de la MRC de la Matapédia, Marilyn Nadeau, mairesse de Saint-Jean-Baptiste, Renée Rouleau, mairesse de Saint-Georges-de-Clarenceville, Lise Sauriol, mairesse de Saint-Jacques-le-Mineur, et M. Yvon Soucy, préfet de la MRC de Kamouraska.