Soutien aux agriculteurs pour la quarantaine des travailleurs étrangers saisonniers : une aide non adaptée à la réalité

Photo courtoisie

Le député de Berthier-Maskinongé et porte-parole en matière d’agriculture, d’agroalimentaire et de gestion de l’offre, Yves Perron de concert avec son collègue député d’Abitibi -Témiscamingue et porte-parole du Bloc Québécois en matière de développement économique et régional, de l’entrepreneuriat et de l’industrie, Sébastien Lemire, dénoncent l’insuffisance de l’aide octroyée aux entrepreneurs agricoles dans le cadre du Programme d’aide pour l’isolement obligatoire des travailleurs étrangers temporaires (PAIOTET) et demandent une bonification de la somme maximale par individus.

Quoique les mesures obligatoires de confinement de quatorze jours des travailleurs sont nécessaires afin d’éviter la propagation du virus, elles comportent des coûts supplémentaires pour les agriculteurs qui vivent déjà de grands défis d’ordre financiers. Le PAIOTET, qui est un programme d’agriculture Canada, prévoit une contribution maximale de 1500$ par travailleurs étrangers saisonniers afin de payer principalement les coûts supplémentaires reliés à 14 jours d’hébergement, de repas et de salaire pour chacun des individus.

«  Alors que l’an dernier, la pandémie a occasionné de nombreux problèmes logistiques quant à la venue de travailleurs saisonniers dans plusieurs régions du Québec, dont l’Abitibi-Témiscamingue, la Mauricie et Lanaudière, mon souhait est de limiter ces effets cette année. La quarantaine obligatoire amène des frais supplémentaires pour les agriculteurs qui vivent encore avec les impacts financiers de l’an dernier et il faut en tenir compte. Un calcul rapide des dépenses spécifiques à l’isolement, incluant le salaire de l’employé et deux semaines à l’hôtel avec les repas ainsi que les frais entourant les mesures sanitaires, nous indique que le montant maximal de 1500$ doit être considérablement bonifié, de même que l’enveloppe globale du programme en s’adaptant aussi à la réalité des régions », a mentionné le porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Agriculture, Yves Perron.

Les députés expliquent que depuis longtemps, le Bloc demande qu’on puisse offrir aux agriculteurs l’alternative d’une quarantaine obligatoire effectuée à proximité de l’aéroport international, où atterriront les travailleurs étrangers, afin de limiter la propagation du virus et de permettre plus de flexibilité aux producteurs des régions. Pour sa part, le député Sébastien Lemire affirme : « cette solution permettrait aux producteurs agricoles ayant déjà des horaires surchargés d’éviter de perdre deux jours de travail pour aller chercher leurs travailleurs, d’avoir à se mettre en quarantaine eux-mêmes à leur retour, ou pire, de contracter le virus. »

Par ailleurs, le député Yves Perron se dit interpellé par les témoignages d’acteurs du monde agricole : lors de nombreuses rencontres en virtuel avec les producteurs et les transformateurs, l’accessibilité aux travailleurs étrangers temporaires et les complications liées à leur arrivée à cause de la situation sanitaire est en tête de liste de leurs préoccupations, c’est indéniable. »

Notons que dans Lanaudière, ce sont 175 entreprises agricoles qui accueillent normalement 1650 travailleurs étrangers temporaires. Pour la Mauricie, ce sont une trentaine d’entreprises qui accueillent 300 travailleurs étrangers temporaires.

Déjà aux prises avec des considérations importantes de pénurie de main-d’œuvre, de compétitivité, de relève entrepreneuriale et de développement post -pandémie, le soutien aux agriculteurs de la région est essentiel à leur pérennité.  » Les entreprises agricoles assurent la sécurité alimentaire des citoyens et c’est notre devoir de les soutenir adéquatement dans cette période pour assurer notre subsistance à court, moyen et long terme. Nous devons faciliter l’arrivée des travailleurs étrangers directement à leur ferme, » a conclu M. Lemire.

Finalement, les députés Perron et Lemire souhaitent une collaboration prévoyante des gouvernements du Québec et du Canada dans ce dossier afin que nos agriculteurs n’aient pas à endosser les contrecoups d’un programme non adapté.