Situation économique et décrochage : une relation bien réelle, mais complexe

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Le 18 mai dernier, le Comité régional pour la valorisation de l’éducation (CREVALE), en partenariat avec le Centre régional universitaire de Lanaudière (CRUL), présentait un webinaire intitulé « Les conditions économiques d’un territoire peuvent-elles avoir une influence sur le processus du décrochage scolaire? ».

Dans le cadre de sa présentation, Marie-Chantal Bouchard, détentrice d’une maîtrise sur le sujet, a mis en lumière plusieurs observations par rapport au décrochage scolaire, dont voici les faits saillants :

  • La situation économique d’un territoire peut influencer le décrochage scolaire;
  • La défavorisation et le besoin d’assurer sa subsistance nuisent à la persévérance scolaire;
  • L’attrait pour l’emploi est rarement une raison poussant au décrochage;
  • La plupart des jeunes décrocheurs ne souhaitaient pas quitter l’école.

En effet, les travaux menés par madame Bouchard ont permis de constater que dans la région, et particulièrement dans la MRC de Matawinie, plus il y a de l’emploi, moins les jeunes obtiennent une première diplomation ou qualification. Il faut cependant souligner que les jeunes n’évaluent généralement pas la situation économique avant de décrocher, bien que celle-ci ne soit pas sans impact sur eux. D’ailleurs, certains jeunes se retrouvent dans l’obligation de travailler pour subvenir à leurs propres besoins ou pour aider à répondre à ceux de leur famille, ce qui peut nuire à leurs études ou y mettre fin.

La présentation a aussi permis de démontrer comment le décrochage scolaire est le résultat d’une série d’expériences et d’événements vécus par les jeunes. Les facteurs qui peuvent y mener sont multiples : certains relèvent de l’expérience scolaire et d’autres des expériences extrascolaires (la famille, par exemple). En d’autres mots, les jeunes ne décrochent pas pour une simple et unique raison; des difficultés scolaires, des bouleversements familiaux, un manque de soutien, des violences dues à de l’intimidation, une influence négative des pairs sont autant de facteurs qui interagissent et qui peuvent mener au désengagement scolaire et finalement au décrochage scolaire.

C’est ainsi que Marie-Chantal Bouchard a rappelé l’importance de rester à l’affût des signes avant‑coureurs, car les jeunes aux prises avec des difficultés ont besoin de toute une communauté (enseignants, intervenants, parents, citoyens, employeurs, élus, etc.) pour réussir à obtenir un diplôme ou une qualification.

Les travaux de madame Bouchard donneront également lieu à la production d’une courte BD visant à mieux faire comprendre le phénomène du décrochage scolaire dont le lancement est prévu pour l’automne 2021.