Sécurisation des pourtours d’écoles : Joliette lancer une campagne qui a du mordant

Photo Guy Latour

La Ville de Joliette a procédé, le 13 juin dernier, au lancement d’une campagne de sensibilisation dans le cadre de son projet de sécurisation des pourtours d’écoles.

Intitulée « La route, partage-moi ça! », celle-ci rappelle avec humour et pertinence les bons comportements à adopter pour un partage harmonieux de la route.

« C’est une approche percutante et punchée. Si on peut éviter un accident, la campagne sera un succès », a souligné en conférence de presse, Alain Beaudry, le maire de Joliette.

Destinée aux piétons, cyclistes et automobilistes, cette campagne vise aussi et surtout à expliquer les nouveaux aménagements déployés dans certaines intersections, aux abords des zones scolaires, pour réduire la distance de traversée des piétons et la vitesse de manœuvre des automobilistes.

Ces aménagements se traduiront par du marquage au sol, ajout de bollards et dos d’âne : des installations permettant de créer de nouvelles zones de protection pour tous les usagers et d’ainsi sécuriser leurs déplacements dans la ville. À pied, à vélo ou en voiture!

Quatre intersections de Joliette sont ciblées soit la rue Beaudry, aux intersections des rues Notre-Dame et De Lanaudière; la rue De Salaberry, aux intersections des rues Laval et Olivier; la rue Ladouceur, aux intersections de la rue Calixa-Lavallée et du Chemin des Prairies ainsi que la rue Bordeleau, à l’intersection de la rue du Juge-Guibault.

Ultérieurement, après l’analyse et les ajustements requis apportés au concept, ces nouvelles zones de protection seraient possiblement transposées de façon permanente par l’ajout de saillies de trottoir en béton et la surélévation des intersections qui viendrait compléter les travaux de réaménagement.

Un accident qui change une vie                                                     

Dans la nuit du 1er novembre 2015, la vie d’Alexandre Duguay-Stankov a totalement basculé vers 2h du matin. Alors qu’il circulait à vélo, un automobiliste qui roulait en direction sud sur l’Avenue du Parc à Montréal l’a frappé alors qu’il tentait de traverser la rue entre deux intersections,

Transporté d’urgence dans un centre hospitalier, les médecins ont tout de suite ouvert son crâne pour enlever la pression et les saignements internes qui s’y trouvaient à cause du trauma crânien sévère qu’il venait de subir. Il a eu une fracture du tibia et du pénoné de la jambe gauche en plus d’avoir une fracture à deux vertèbres.

« Je ne me souviens plus de l’accident. J’ai passé trois mois aux soins intensifs. Les  médecins ont dit que je ne remarcherais jamais et que je parlerais plus», a-t-il témoigné.

Un long processus de réadaptation s’est entamé avec plusieurs séances de physiothérapie, d’ergothérapie, d’orthophonie, d’ostéopathie, etc. Avec de l’aide, il réussit maintenant à faire quelques pas. Ce processus se poursuit quotidiennement encore aujourd’hui.

« Il ne faut jamais prendre son vélo lorsqu’on a bu. Je n’avais pas mon casque de vélo le soir de l’accident. On doit le porter en tout temps », d’ajouter Alexandre.

Cette campagne a été imaginée par la par la firme locale Tomahawk communication. Elle prévoit l’installation de panneaux d’affichage surprenants, à proximité des aménagements, pour justifier leur présence et permettre à l’usager de prendre conscience de leur utilité. Toujours dans un langage direct et humoristique, des rappels concernant la sécurité routière seront aussi diffusés sur Internet et les réseaux sociaux tout au long de l’été et durant l’automne.