Première convention collective pour les salariés de services industriels Marchand (STM) de Lanaudière

Courtoisie Conseil central de Lanaudière-CSN

Le 27 janvier dernier, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de services industriels Marchand – CSN a procédé à la signature de sa toute première convention collective.

Mercredi dernier les syndiqués réunis en assemblée générale ont adopté à 82 % les termes de l’entente de principe intervenue au cours des semaines précédentes. Il aura fallu une douzaine de rencontres de négociation pour s’entendre sur les termes du contrat de travail d’une durée de deux ans à compter de sa signature.

Au chapitre des gains, la nouvelle convention collective prévoit l’intégration d’une banque de cumul de temps supplémentaire pouvant être repris en congé, 10 jours fériés, des vacances annuelles entre 2 et 4 semaines soit entre 4 % et 8 % des gains annuels en fonction de l’ancienneté accumulée. Le contrat prévoit également un régime d’assurance collective dont le partage de coût progressif assurera une contribution jusqu’à 45 % du coût total des primes par l’employeur ainsi qu’un REER collectif avec une contribution de l’employeur jusqu’à 1 % des gains annuels. La grille des salaires pour les mécaniciens prévoit un taux horaire à l’entrée de 25 $ l’heure à l’échelon 1 jusqu’à 28,95 $ au maximum de l’échelle. Chacun des échelons de salaire de la grille de rémunération sera majoré de 1 % à 1.6 % au 1er mai de chaque année.

« Nos principaux gains se situent essentiellement dans l’établissement de règles justes et équitables pour l’ensemble de nos membres. Ces règles basées essentiellement sur l’ancienneté viendront pallier une grande partie des irritants qui ont mené à la formation de notre syndicat. Nous croyons fermement que ce nouveau contrat de travail permet de consolider nos emplois et assurer une certaine forme de rétention de la main-d’œuvre dans le contexte de pénurie. Il permet également à nos conditions de travail de demeurer concurrentielles. La durée de deux ans du contrat permet aussi d’avoir une perspective de renégociation à court terme qui permettra de bonifier davantage nos conditions actuelles », souligne Yanic Desjardins, président du syndicat.

Les parties ont entamé leur processus de négociation à l’automne 2019 après une longue bataille juridique pour la reconnaissance et la formation de leur syndicat. Malgré le dépôt majoritaire de leur requête en accréditation à l’automne 2018, l’employeur s’est objecté à la formation du syndicat. Il aura fallu l’intervention du tribunal administratif du Travail et plusieurs journées d’audience pour que ce dernier confirme l’accréditation syndicale dans sa décision du 26 mars 2019.

La décision du tribunal administratif du Travail vient du même coup permettre la syndicalisation de travailleurs sur une base régionale. De par sa nature, STIM dont le siège social est situé en Estrie, est une entreprise qui offre à des clients des services de mécaniques et d’entretien partout au Québec. Le tribunal en vient à la conclusion, pour la viabilité de l’unité syndicale, d’accorder une accréditation permettant au syndicat de représenter les travailleurs de STIM peut importe le client donneur d’ouvrage situé sur le territoire de Lanaudière.

« Cette décision nous a permis de créer une percée dans le secteur de la sous-traitance mécanique. Ces travailleurs bénéficient souvent d’une précarité d’emploi importante, mais également de conditions de travail peu enviable en comparaison avec les mêmes titres d’emploi et fonctions que leur donneur d’ouvrage. Avec la nouvelle convention collective chez STIM, nous avons fait la démonstration qu’il est possible de négocier de bonnes conditions de travail même pour des salariés d’une entreprise de service dépendante de clients et dont le siège social n’est pas nécessairement situé sur le territoire concerné. Nous espérons que cette réussite chez STIM inspirera d’autres travailleurs du secteur à se syndiquer et améliorer leurs conditions de travail », souligne Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière – CSN.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de services industriels Marchand – CSN représente près de 70 salariés mécaniciens, soudeurs, électromécaniciens, plombiers et commissionnaires dont le port d’attache est situé à Joliette et œuvrant chez les clients de STIM sur le territoire de Lanaudière. Le syndicat est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière – CSN (FIM-CSN) qui compte plus de 320 syndicats affiliés, représentant environ 25 000 membres œuvrant dans le domaine industriel québécois. Il est aussi affilié au Conseil central de Lanaudière-CSN qui représente près de 13 000 membres répartis en plus de 81 syndicats sur son territoire.

Services techniques et industriels Marchand (STIM) est une entreprise qui offre des services d’entretien à des clients au Québec, au Canada et aux États-Unis. Son siège social est situé à Sherbrooke et possède deux ports d’attache à Joliette et Sainte-Julie. Ses principaux clients sur le territoire de Lanaudière sont notamment Bridgestone et la cimenterie CRM.