Pour une meilleure justice sociale et climatique

Photo Guy Latour

Des organismes communautaires de lutte à la pauvreté, des syndicats et des étudiant.es de Lanaudière s’unissent pour revendiquer des mesures fortes pour affirmer la justice sociale et climatique pour le Québec en prévision du prochain budget provincial.

En conférence de presse, le 20 février dernier à la Brasserie artisanale l’Albion, dans le cadre de la Journée Mondiale de la Justice Sociale, le Collectif Anti-pauvreté de Lanaudière, le Mouvement d’éducation populaire autonome de Lanaudière (MÉPAL), le Conseil central de Lanaudière et le Comité Environnement Étudiant Joliette (CEÉJ) ont dévoilé les grandes lignes de ces mesures.

« Cette journée vise à rappeler aux gouvernements qu’ils ont la responsabilité de veiller à la réduction des inégalités sociales et au respect des droits de la personne. Selon l’ONU, « La justice sociale est fondée sur l’égalité des droits pour tous les peuples et la possibilité pour tous les êtres humains sans discrimination de bénéficier du progrès économique et social partout dans le monde », a déclaré Sarah Girard, coordonnatrice du MÉPAL.

On souhaite des mesures pour vivre dans la dignité soit un revenu viable et une assurance médicaments publique et universelle. « Un revenu viable, quelle que soit la source du revenu (salaire ou prestations de tous ordres), pour permettre à toutes et tous de vivre dans la dignité, l’accessibilité à des sources d’approvisionnement alimentaire (épiceries, marchés, etc.) de qualité et de proximité, les moyens de transports publics et abordables requis pour s’y rendre, sont des éléments incontournables de la justice sociale », a souligné Johanne Saint-Denis du Collectif Anti-pauvreté de Lanaudière.

Ces mesures pourraient stimuler la vitalité économique du Québec et réduire les effets de la pauvreté en matière de santé. Par exemple, un revenu viable, en plus d’améliorer les conditions matérielles de vie, pourrait réduire les impacts néfastes de la pauvreté sur la santé, notamment en favorisant l’accès à une alimentation de qualité et en réduisant le stress des personnes.

« Nous souhaitons que toutes les classes de la société, sans égard à leur statut, aient accès aux produits pharmaceutiques souvent nécessaires à l’équilibre des personnes […] Actuellement, c’est bien loin d’être un système universel. Il est anormal que certains membres de notre société en viennent à devoir choisir entre leur santé et leur épicerie » a ajouté Kathleen Grenon, vice-présidente à la condition féminine du Conseil central de Lanaudière.

Pour ce qui est de mesures climatiques, on souhaite sortir des hydrocarbures et rendre les transports collectifs accessibles et abordables.

« Le Canada doit mettre entièrement et immédiatement fin à tout projet d’exploration, d’exploitation et de transport d’hydrocarbures » a précisé Maya Labrosse de la CEÉJ. Selon, elle, cette industrie met à mal la souveraineté des peuples autochtones sur leur territoire, détruit les écosystèmes et contribue à la dégradation générale du climat.

Pour ce qui est des transports, il faut transformer les modes de ceux-ci. Cela passe par l’électrification. « Nous croyons que les gouvernements devraient soutenir financièrement la mise en place d’une tarification sociale selon le revenu, et ce, dans une perspective de gratuité des transports en commun. Les gouvernements devraient, en outre, soutenir financièrement l’implantation d’infrastructures de transports collectifs efficientes » a souligné Mme Labrosse.

Enfin, au niveau des mesures fiscales, des organismes communautaires de lutte à la pauvreté, des syndicats et des étudiant.es de Lanaudière souhaite qu’on favorise la redistribution des richesses par des mesures fiscales progressives.

On réclame une augmentation à neuf le nombre de paliers d’imposition, hausser les redevances sur les ressources naturelles, rétablir la taxe sur le capital des banques et lutter contre l’évasion fiscale.

Selon l’Institut de recherche et d’information socio-économique, un régime entièrement public d’assurance médicaments permettrait entre 1 et 3 milliards $ d’économies pour le Québec et jusqu’à 11 milliards $ pour le Canada.