Plus de 90 000 lanaudois font du navettage hors-région pour leur emploi

Photo courtoisie

Plus de 90 000 travailleurs de Lanaudière, soit le tiers de la main d’œuvre de la région, voyagent quotidiennement pour exercer leur métier.

Pour comprendre ce phénomène, plusieurs partenaires, soit les MRC, les SADC de Lanaudière, Lanaudière Économique et Services Québec Lanaudière, ont mandaté la firme de sondage Léger afin de réaliser une enquête quantitative et qualitative au regard du navettage hors Lanaudière.

L’enquête régionale a été réalisée, dans les dernières semaines auprès de 1 854 personnes. « Faire l’inventaire des motifs du navettage permettra aux partenaires impliqués dans ce mandat de proposer des pistes de solutions concrètes sur lesquelles miser pour maintenir et augmenter la rétention des travailleuses et travailleurs lanaudois. La rétention du personnel est primordiale pour permettre aux entreprises de préserver leur productivité et ainsi contribuer à la vitalité économique de la région », a affirmé M. Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale et ministre responsable de la région de la Mauricie.

Selon les données du sondage, la majorité de ces 90 330 personnes ne sont pas originaires de Lanaudière et qu’elles s’y sont établies pour la qualité de vie et le prix concurrentiel des résidences qu’on y retrouve. Montréal demeure la destination la plus fréquente. D’ailleurs, 48% de ces personnes sont d’origine montréalaise.

« Connaître les navetteurs, leurs caractéristiques, leurs motifs qui soutiennent ce choix, nous permettra, tant au niveau local que régional, de dégager les incitatifs à travailler dans Lanaudière. Afin de favoriser la croissance de nos entreprises par l’apport de main-d’œuvre et la concurrence de notre région, pareille enquête devenait un outil nécessaire », selon M. Nicolas Framery, président de Lanaudière Économique.

Quant aux autres destinations, il y a Laval (14%) et les Laurentides (9%). Fait étonnant, les navetteurs, dans une proportion de 48 %, occupent leur emploi depuis plus de 10 ans. La pratique du navettage s’effectue en voiture solo dans 78% des cas.

Bien que la majorité des gens consacre d’une à deux heures quotidiennement au navettage, certains avouent consacrer plus de deux à trois heures quotidiennement. Alors qu’on pourrait croire que le salaire est la principale raison qui explique le choix du navettage, c’est principalement parce qu’ils aiment leur emploi actuel que les navetteurs choisissent de travailler à l’extérieur de la région, selon leurs dires.

Pour les MRC du nord de Lanaudière, soit celles les MRC Montcalm, Joliette, Matawinie et de D’Autray, c’est un bassin de 17 480 travailleurs potentiellement non disponibles au besoin de main-d’œuvre de la région qui est identifié.

Ces navetteurs sont en plus fortes proportions des gens originaires de Lanaudière, alors que c’est dans les MRC Joliette et Matawinie que l’on retrouve le plus de navetteurs dont les origines sont issues de l’immigration.

La destination de Montréal demeure prisée pour les navetteurs du nord de Lanaudière. Toutefois, c’est dans la MRC Montcalm que l’on retrouve le plus de navetteurs transitant vers les Laurentides (20%). On note que c’est dans ces MRC que la proportion de navetteurs ayant des horaires de soir, de nuit ou irréguliers est plus élevée.

« Nous savions depuis des années qu’un nombre important de nos citoyens navettait vers leur emploi au quotidien.  Ce que nous ne savions pas nécessairement c’était les raisons pour lesquelles ils quittent chaque matin pour Montréal ou les Laurentides.  Maintenant que nous savons que plusieurs de ces citoyens sont des gens qui nous ont choisis pour la qualité de vie que nous leur offrons comme résidents, essayons maintenant de les garder chez nous pour la qualité des emplois que nous leur offrons », a souligné Pierre La Salle, préfet de la MRC Montcalm.

Enfin, l’enquête a aussi permis, de façon qualitative, de recueillir l’appréhension des navetteurs à l’égard du marché du travail dans Lanaudière qui comporte, selon leurs dires,  des perceptions pessimistes quant à la disponibilité des emplois, la rémunération, l’adéquation avec la qualification et la taille des entreprises.