Le déclenchement d’une grève nationale du transport scolaire, le 15 mai prochain, obligera plus de 5100 élèves de la Commission Scolaire des Samares (CSS) à rendre à l’école par leurs propres moyens.
Cette grève, déclenchée par le Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics, touchera près de 110 000 élèves dans 32 commissions scolaires du Québec.
Dans Lanaudière, ce sont les conducteurs des Autobus Gil-Ber et Autobus Germain Perreault qui seront en grève.
Les principales municipalités touchées sont Notre-Dame-de-la-Merci, Entrelacs, Chertsey, Saint-Calixte, Sainte-Julienne, Saint-Lin–Laurentides, Rawdon et Saint-Roch-de-l’Achigan.
Dans une lettre envoyée aux parents, datée du 7 mai, la directrice-générale de la CSS, Nancy Lapointe a fait savoir que tous les services éducatifs offerts habituellement dans ces écoles seront maintenus.
« Nous vous demandons d’assurer le transport de votre enfant entre l’école et la maison, matin et soir, en respectant l’horaire de l’école, lors de cette journée de grève. Nous sommes désolés des inconvénients occasionnés par ces situation hors de notre contrôle.
D’autres municipalités seront affectées, car les élèves qui y résident empruntent dans leur parcours vers l’école un ou des autobus appartenant aux deux transporteurs en grève. Ces municipalités sont Saint-Esprit, Saint-Alphonse, Sainte-Marcelline-de-Kildare, Saint-Côme et Saint-Jacques.
Rencontre non-concluante
Le 17 avril dernier, une rencontre s’est déroulée entre le Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Sébastien Proulx.
« Nous maintenons toujours la même revendication depuis l’automne dernier, soit celle de l’obtention de la part du gouvernement du Québec, dans les plus brefs délais, d’une enveloppe budgétaire supplémentaire, fermée et dédiée à l’amélioration de nos conditions de travail. Nous prévoyons également un débrayage au cours de la semaine du 28 mai si rien ne se règle d’ici là. », a déclaré Stephen P. Gauley, président du STS, en conférence de presse le 1er mai dernier.
La Confédération des syndicats nationaux s’attendait à une réponse rapide dans le dossier du financement du transport scolaire au Québec. Depuis cette rencontre, la seule décision qu’a prise le gouvernement, c’est de mettre un terme à la possibilité qu’avaient les commissions scolaires d’utiliser à d’autres fins 50 % des surplus générés par les enveloppes du transport scolaire. Même si cette réponse a bien été reçue, elle demeure nettement insuffisante, en plus de ne rien régler à la problématique fondamentale.
« Les mauvaises conditions de travail qui règnent depuis trop longtemps dans ce secteur causent actuellement de graves problèmes d’attraction et de rétention des conductrices et des conducteurs de véhicules scolaires. Nous souhaitons donc vivement que le gouvernement règle ce problème une fois pour toutes afin de garantir un financement qui assurera la pérennité de cet important service public sur lequel des centaines de milliers de parents comptent tous les jours d’école », de préciser Jacques Létourneau, président de la CSN.
Rappelons que les salarié-es du transport scolaire touchent un taux horaire moyen de 17,86 $ l’heure — pour un revenu annuel moyen de 19 288 dollars —, alors que d’autres reçoivent 12,07 $ l’heure, un taux avoisinant le salaire minimum, sans autres avantages sociaux. En 2015, les salarié-es œuvrant dans le transport scolaire touchaient 8,5 % de moins en moyenne que d’autres emplois comparables dans le secteur privé du transport et, depuis ce temps, l’écart n’a cessé de s’amplifier.