Yves Perron, porte-parole du Bloc Québécois en matière d’agriculture, Xavier Barsalou-Duval, porte-parole du parti en matière de transports, et Louise Chabot, porte-parole en matière de travail, ont demandé au gouvernement fédéral de trouver une solution pour garantir l’approvisionnement en propane des producteurs de grains, menacé si la grève illimitée des employés du Canadien National (CN), inquiets pour leur sécurité en milieu de travail, perdure au-delà des réserves.
« Alors que les récoltes des producteurs de grains du Québec sont déjà affectées par la neige hâtive, voilà qu’une pénurie de propane, essentiel pour faire sécher le grain, menace tout ce qu’ils ont réussi à sauver des intempéries. L’année a déjà été difficile, notamment pour les producteurs de soya et de canola qui ont été des victimes collatérales d’un conflit diplomatique avec la Chine. 80 % du propane au Québec est importé par train et les réserves pourraient s’épuiser d’ici 48 h. Nous demandons aujourd’hui au gouvernement fédéral d’intervenir en faveur de la reprise des négociations afin d’assurer que le conflit de travail au CN ne mette pas en péril les entreprises du Québec, notamment nos producteurs agricoles », a déclaré M. Perron.
« Nous avons discuté avec le ministre des Transports actuel, Marc Garneau. Le Bloc Québécois s’attend à ce que le gouvernement prenne immédiatement le dossier en charge, sans toutefois agir de manière à favoriser un règlement injuste du conflit de travail au CN à l’avantage de l’entreprise », a déclaré M. Barsalou-Duval.
Les employées et employés du CN entamaient aujourd’hui une grève illimitée, notamment en raison de différends sur la santé et la sécurité en milieu de travail. Ils s’opposent notamment à l’exigence pour les conducteurs de conduire seuls les trains, une pratique dénoncée par le Bureau de la sécurité des transports ainsi que le Bloc Québécois en plus d’être mise en cause dans la tragédie de 2013 à Lac-Mégantic. Ils dénoncent également des coupes de 1 600 postes prétendument causées par un ralentissement économique qu’un long conflit de travail viendra inévitablement empirer.
« Le Bloc Québécois souhaite que les deux parties en arrivent à une solution négociée et qu’Ottawa évite le recours à une loi spéciale au détriment des travailleuses et des travailleurs. Il y a moyen de trouver une voie de passage qui respecte leurs droits ainsi que leur sécurité et celle du public sans mettre en danger l’agriculture québécoise et notre économie », a conclu Mme Chabot.