À l’occasion d’une rencontre tenue récemment dans les locaux de la Chambre de commerce de la MRC de L’Assomption (CCMLA), le député fédéral de Repentigny, Patrick Bonin, a échangé avec le directeur général Gabriel Méthot ainsi qu’avec plusieurs employeurs de la région, qui lui ont fait part de leurs préoccupations concernant les restrictions imposées par Ottawa au Programme des travailleurs étrangers temporaires.
Les entrepreneurs affirment que les mesures fédérales, en vigueur depuis septembre 2024, auront un impact plus grave sur la survie de leurs entreprises que l’augmentation des tarifs douaniers américains de Donald Trump. « Les politiques fédérales actuelles risquent de chasser des employés précieux, pour lesquels nos entreprises ont investi énormément de temps, d’argent, et d’efforts d’intégration. C’est totalement inhumain qu’Ottawa ne tienne pas compte de tous ces efforts, tant de la part des employeurs que des travailleurs qui sont déjà ici, et qui vivent aujourd’hui dans l’angoisse d’être renvoyés, après avoir tout quitté pour s’installer et bâtir leur avenir au Québec », a dénoncé Patrick Bonin.
Depuis un an, le gouvernement du Canada refuse systématiquement les demandes de permis de travail pour des emplois rémunérés sous 34,62 $/h dans les régions où le taux de chômage dépasse 6 %. Cette règle, appliquée sans nuance par Immigration Canada et Emploi et Développement social Canada, place plusieurs entreprises locales dans une impasse.
« Nos entreprises ayant recours aux travailleurs étrangers temporaires ne demandent pas la lune. Plutôt que de resserrer les restrictions quant aux renouvellements des permis de travail et ainsi mettre en péril notre économie, Ottawa devrait à tout le moins instaurer une clause grand-père pour les travailleurs étrangers temporaires déjà établis », renchérit Gabriel Méthot, directeur général de la Chambre de commerce.
En effet, les employeurs réclament le principe de « droits acquis » pour les travailleurs déjà en poste. Nombreux sont ceux qui, présents depuis deux ans, se sont intégrés à la société québécoise et souhaitent accéder à la résidence permanente par le Programme de l’expérience québécoise. Mais faute d’un permis valide, leurs démarches sont compromises.
« L’embauche de travailleurs étrangers n’est jamais le premier choix des employeurs. C’est un processus long et coûteux. Il faut démontrer que tous les efforts de recrutement local ont été faits, assurer le logement, le transport et même la francisation des employés. Ces dépenses sont énormes, et pourtant les entreprises s’y engagent, car elles veulent former de bons citoyens. Certaines ont déjà dépensé près d’un demi-million et aujourd’hui, elles risquent de tout perdre », a ajouté Patrick Bonin.
Le Bloc Québécois rappelle que le Québec doit impérativement être consulté afin d’ajuster les cibles d’immigration à sa réelle capacité d’accueil. Dans le cas du Programme des travailleurs étrangers temporaires, nous réclamons un moratoire sur ce programme qui connait de nombreux ratés. Mettre simplement fin au Programme ne ferait qu’aggraver la situation, puisque certaines régions et certains secteurs économiques en dépendent entièrement pour maintenir leurs activités à flot.
« Notre position est claire : les régions et les secteurs économiques doivent être entendus. Le gouvernement fédéral doit revoir son approche immédiatement. Nous continuerons à défendre nos entreprises et nos travailleurs lors de la prochaine session parlementaire », a conclu Patrick Bonin.
Travailleurs sur la corde raide chez les différentes entreprises rencontrées
Restaurants McDonald – Famille Lemay: 32 travailleurs étrangers temporaires sur 435 employés
Stageline : 22 travailleurs étrangers temporaires sur 285 employés
Boulangerie Marie-Pain : 8 travailleurs étrangers temporaires sur 74 employés
PN Lamoureux Ltée : Trois travailleurs étrangers temporaires sur 20 employés