Pas de pipelines au Québec sans l’approbation de la population

Photo courtoisie

Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, et Monique Pauzé, porte-parole du parti en environnement, ont demandé à Justin Trudeau de s’engager à ne pas autoriser la construction de pipelines au Québec sans l’aval des Québécoises et des Québécois, alors que la Cour d’appel de Colombie-Britannique confirmait vendredi dernier qu’Ottawa peut légalement le faire.

« Au moment même où les libéraux se servent de la constitution pour imposer de force Trans Mountain à la Colombie-Britannique, ils doivent clarifier leurs intentions quant au Québec. Il faut que le premier ministre Trudeau s’engage à ce qu’aucun pipeline ne soit construit au Québec sans l’approbation  de  la  population  québécoise.  À l’approche des élections, les électeurs et les électrices doivent savoir exactement à quoi s’attendre des libéraux », a déclaré M. Blanchet.

Alors que la Colombie-Britannique cherche à invoquer sa compétence en environnement pour bloquer le projet de pipeline Trans Mountain sur son territoire, la Cour d’appel de la province a réitéré qu’il ne s’agissait pas que « d’un projet de la Colombie-Britannique. Il concerne le pays dans son ensemble et doit être réglementé en tenant compte de ses intérêts ». Le tribunal réaffirme ainsi le pouvoir du gouvernement canadien d’outrepasser la volonté des provinces, leurs lois et les règlements municipaux dans ce qu’il considère être « d’intérêt national ».

Le Bloc Québécois s’inquiète de ce que ce jugement signifie pour l’avenir du projet d’oléoduc Énergie Est, qui traverserait plus de 800 cours d’eau au Québec et la source en eau potable de plus de 5 millions de personnes. Environ 60 % des Québécoises et des Québécois, la Communauté métropolitaine de Montréal (incluant les villes de Montréal et Laval), la Fédération québécoise des municipalités, les grandes centrales syndicales, les groupes écologistes et les Premières Nations se sont prononcés contre Énergie Est. L’Assemblée nationale du Québec a réitéré à de nombreuses reprises et unanimement qu’Ottawa doit respecter ses lois.

Jamais les libéraux ne se sont engagés clairement à ne pas aller de l’avant avec Énergie Est. En réponse à Monique Pauzé en Chambre, le 28 mai, le gouvernement a réitéré que les projets de pipelines relevaient exclusivement de sa compétence.

« Il faut que les Québécoises et les Québécois demeurent mobilisés contre Énergie Est parce qu’Ottawa a le pouvoir de nous l’imposer contre notre gré tant que nous serons une province canadienne. Le seul élément qui puisse freiner le projet, c’est nous, mobilisés et prêts à faire payer le prix politique à ceux qui ne respectent pas notre volonté », a conclu Monique Pauzé.

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