Un meurtrier demande une réduction de peine

Guy Latour

Un homme de 62 ans, condamné à la prison à vie sans possibilité de libération avant 25 ans pour le meurtre sauvage de son ex-conjointe s’adresse à la Cour supérieure afin d’obtenir une mise en liberté graduelle.

Michel Desjardins, était de retour au palais de justice de Joliette, le 18 janvier dernier, au même endroit, où il avait subi son procès au printemps 2006.

Le meurtrier a déposé une requête en révision judiciaire appelée aussi « la clause de la dernière chance » devant le juge en chef de la Cour supérieure.

Lors d’une audience qui s’est déroulée devant la juge Johanne St-Gelais, cette dernière a accepté que la requête soit entendue par un juge et un jury à compter du 11 mars prochain au palais de justice de Saint-Jérôme.

L’avocate de M. Desjardins, Me Sandra Brouillette, a précisé que plusieurs témoins, dont l’accusé, seront entendus durant la requête.  « Mon client a eu un comportement irréprochable au pénitencier depuis le début de son incarcération », a souligné Me Brouillette, en entrevue.

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Photo Guy Latour. Me Sandra Brouillette, l’avocate de Michel Desjardins

Rappelons que « la clause de la dernière chance » ne s’applique plus pour les personnes condamnées après le 2 décembre 2011 après l’entrée en vigueur de la Loi modifiant le Code criminel.

Meurtre crapuleux

Le 31 mai 2006, au terme de son procès devant jury, avait été reconnu coupable de meurtre prémédité et de tentative de meurtre, après deux jours de délibération.

Il avait assassiné à coups de hache et de couteau son ex-compagne, Nadège Châtelain, le 9 avril 2003, dans une résidence de la 17e Avenue Est à Rawdon. Il avait aussi tenté de tuer sa belle-mère, Mauricette Châtelain-Tessier.

Celle-ci avait témoigné lors du procès. Elle avait décrit l’accusé comme étant un homme violent et possessif.

Le soir du meurtre, Mme Châtelain-Tessier, alors qu’elle était dans la cuisine, avait entendu le bruit fracassant d’une vitre brisée. Desjardins venait de défoncer la porte avec une grosse hache.

Celle-ci avait tenté de communiquer avec les policiers, mais l’accusé lui aurait arraché le téléphone des mains. La dame l’aurait frappé avec un bâton mais Michel Desjardins aurait répliqué en l’attaquant à coup de hache,

Mauricette Châtelain-Tessier a alors perdu connaissance et avait prétendu ne plus se souvenir de rien jusqu’à sa sortie de l’hôpital. Elle avait souffert d’un écrasement de la colonne cervicale et de lésions à la tête, à l’omoplate et au dos.

Une vidéo de l’interrogatoire des policiers avait aussi été mise en preuve.  L’accusé a avoué son crime en disant « J’ai commis un meurtre ».  Nadège Châtelain avait été retrouvée morte dans la rue devant chez elle.

À l’issue de sa condamnation, Michel Desjardins avait porté le verdict en appel. La Cour d’appel du Québec a rejeté son pourvoi le 5 janvier 2010.