Entre trois et cinq ans de prison pour avoir foncé dans une maison en état d’ébriété

Photo Guy Latour

C’est le 26 février prochain que le juge Jean Roy rendra sa décision sur la peine à imposer à Anthony Bélanger, reconnu coupable de conduite avec les facultés affaiblies causant la mort et causant des lésions corporelles à la suite d’un accident qui a fait un mort et un blessé grave dans la nuit du 26 octobre 2014 à Saint-Alexis.

Les plaidoiries sur la peine ont eu lieu le 9 janvier au palais de justice de Joliette et c’est avec beaucoup d’émotion que trois membres de la famille de Rachel Middleton se sont adressés au tribunal pour exprimer leur peine en lisant des lettres de témoignage en soulignant à quel point ce drame les a marqués. « Depuis cette nuit d’octobre 2014, je viens une sentence à vie. Pourquoi elle? », s’est notamment demandé Annie Middleton, la sœur de la victime.

La mère de l’accusé, Lili Marcheterre, est venu témoigner qu’elle était sensible à la peine de la famille de Rachelle Middleton. Elle a décrit son fils comme étant un homme responsable, qui a travaillé dur pour réaliser ses projets de devenir mécanicien et s’acheter une maison.

« Pourquoi il a dérapé. Seul Anthony le sait. Il se croyait invincible et il a commis une terrible erreur de jugement », a souligné Mme Marcheterre.

La Couronne représentée par Me Alexandre Dubois a réclamé cinq ans de pénitencier. « L’alcool au volant, ça brise des vies et ça rend des enfants orphelins », a plaidé l’avocat.

De son côté, Me David Petranic a demandé une peine de trois de détention pour son client. « M. Bélanger a eu des conditions restrictives de liberté à respecter depuis son arrestation et n’a pas conduit de véhicule à moteur depuis sa mise en accusation », a mentionné Me Petranic.

Rappel des faits

Les faits reprochés à l’accusé se sont déroulé peu après 3h du matin, le 26 octobre 2014. Son véhicule a fait une sortie de route sur la rang de la Petite Ligne avant de percuter de plein fouet la résidence où dormait paisiblement la victime, Rachel Middleton,  son mari Joel Ricard et leurs trois enfants. Le véhicule a traversé la résidence pour terminer sa course dans la chambre des maîtres.

Mme Middleton n’a eu aucune chance et est décédée sur le coup. M. Ricard a subi de graves blessures qui ont nécessité son hospitalisation durant deux mois. Le couple s’est retrouvé coincé sous le véhicule.

Au procès, l’accusé avait témoigné que ce n’était pas lui qui conduisait la KIA, à l’origine de l’accident, mais plutôt Joey l’Héreault, une connaissance rencontrée un peu plus tôt dans le stationnement d’un bar de Joliette. Mais ce dernier a juré qu’il n’était pas à Joliette à ce moment-là.

« Le témoignage de l’accusé est invraisemblable et farfelu. Pour le tribunal, il est clair que c’est M. Bélanger qui était volant de son véhicule au moment de l’accident tragique », a lancé le juge Roy en rendant sa décision, le 26 septembre dernier, au palais de justice de Joliette.

Pour le tribunal, il était impossible qu’une autre personne que M. Bélanger soit au volant de son véhicule à ce moment-là. Il lui était d’ailleurs impossible de sortir de sa voiture après l’accident. Il a fallu une trentaine de minutes aux pompiers avant qu’il puisse être extirpé de son véhicule. Il a lui aussi subi des blessures.

De plus, on retrouve seulement le profil génétique d’Anthony Bélanger dans son véhicule ainsi que sur une bouteille de bière retrouvée dans la voiture. Son taux d’alcoolémie a été de 156 mg par 100 ml de sang.

Rappelons que l’accusé a porté son verdict en appel. Ce n’est pas avant plusieurs mois que la Cour d’appel du Québec entendra les arguments des deux parties.