Décès d’André Binette : une peine de trois ans pour Alexan Moar

Guy Latour

Alexan Moar, cet individu qui a plaidé coupable à une accusation réduite de négligence criminelle causant la mort d’André Binette a reçu sa sentence ce matin (le 10 juin) au palais de justice de Joliette.

Le juge Claude Lachapelle a entériné la suggestion commune faite par la Couronne et la Défense, soit une peine globale de trois ans de prison. Mais compte tenu de la détention préventive, Moar, 31 ans, n’aura pas à purger de temps supplémentaire. Le juge a ajouté une sentence suspendue avec une probation d’un an.

Concernant les bris de condition à Trois-Rivières, le juge Lachapelle a condamné l’accusé à une peine de six mois de sursis avec une probation de trois ans. Il doit aussi répondre de cinq chefs de bris de condition dans le district judiciaire de Sherbrooke pour des dernières semaines.

Remis à nouveau en liberté, l’homme de 31 ans de la Manawan poursuit sa thérapie dans un centre de désintoxication en Estrie où sa « progression est lente », selon Me Denis Barrette, l’avocat de la Défense.

Rappel des faits

Selon le résumé des faits présenté devant le tribunal lors du plaidoyer de culpabilité, en janvier dernier, l’accusé et la victime se trouvaient dans un logement du boulevard Sainte-Anne dans la nuit du 28 février au 1er mars 2017.

Les deux personnes étaient intoxiquées cette nuit-là. Alexan Moar était sous l’effet de l’alcool et des « speeds » et n’avait pas dormi depuis plus de 24 heures. De son côté, André Binette avait consommé, en plus d’un médicament antipsychotique, des « speeds » et probablement de la cocaïne.

La nuit du drame, M. Binette a demandé à M. Moar de lui remettre une somme d’argent en remboursement à une dette de drogue. Comme l’accusé refusait de donner de l’argent, la victime a tenté de lui arracher une boucle d’oreille pour récupérer son argent. C’est alors que l’accusé a frappé avec force de son poing au visage de la victime, sans que cette dernière ne réplique, puis l’a poussée vigoureusement. M. Binette est tombée au sol sans jamais se relever.

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Photo courtoisie

Alexan Moar a pris la fuite et est repassé dans le logement dans les heures suivantes sans se préoccuper d’aucune façon de la victime qui agonisait au sol à ses côtés. À ce moment, l’accusé a omis de demander des secours même s’il avait la connaissance que la victime avait reçu un  coup de poing et avait été violemment poussée.

Ce n’est que le 2 mars 2017, à 10h30 du matin, que les policiers de la SQ se sont rendus sur place après avoir reçu un appel pour un corps inanimé dans un logement. La victime gisait au sol avec une blessure à la tête.  André Binette est donc resté dans cette position durant plus de 24 heures sans que personne ne lui prête assistance.

Selon le rapport du pathologiste, le Dr Yann Dazé, la cause du décès est attribuable à un traumatique contondant à la tête résultant de la chute au sol de la victime. Ainsi, la mort de M. Binette est le résultat du coup de poing, de la chute au sol et du manque des soins.

Selon le témoignage du Dr Daze, lors de l’enquête préliminaire d’Alexan Moar, le 27 mars 2018, il aurait été possible de sauver la vie de la victime si des soins lui avaient été prodigués en temps voulu.

M. Moar a asséné un coup de poing avec une force manifestement démesurée et l’a poussé vigoureusement au sol alors que ce n’était pas nécessaire. De plus, l’accusé a fait preuve d’insouciance déréglée et téméraire à l’égard de la vie de M. Binette.