Cinq ans de prison pour Anthony Bélanger

Photo courtoisie

Reconnu coupable de conduite avec les facultés affaiblies causant la mort et causant des lésions corporelles à la suite d’un accident qui a fait un mort et un blessé grave dans la nuit du 26 octobre 2014 à Saint-Alexis, Anthony Bélanger devra passer les cinq prochaines années en prison.

« L’accusé est le seul responsable de ce drame épouvantable. Il faut lancer un message clair que la conduite d’un véhicule avec les facultés affaiblies ne passe pas» a souligné le juge Jean Roy en rendant sa peine mercredi matin au palais de justice de Joliette.

Ce dernier a expliqué que les facteurs aggravants dépassaient largement ceux qui étaient atténuants. Parmi ceux que le tribunal a retenu, il y a la pluralité des victimes, le taux élevé d’alcoolémie, la collision avec un objet inanimé (maison), les circonstances atroces du décès de la victime ainsi que les lésions causées à Joel Ricard.

En prononçant une sentence de cinq ans, le juge Roy s’est donc rangé à la suggestion faite par le procureur de la Couronne dans ce dossier, Me Alexandre Dubois. L’avocat de la Défense, Me David Petranic suggérait pour sa part une peine de trois ans.

Pour le tribunal, l’accusé a conduit sur une distance appréciable et considérable en mettant ainsi la sécurité et la vie d’innombrables citoyens en danger.

« J’ai des sentiments partagés aujourd’hui. C’est une sentence correcte mais la pire sentence, c’est moi qui l’a ainsi que la famille à Rachel Middleton. J’espère qu’il pourra travailler sur lui en détention et qu’il soit capable d’assumer ses erreurs et de faire un cheminement » a commenté la mère de la victime, Jeanne Pouliot, à la sortie de la salle d’audience..

En plus de la peine de détention, l’accusé ne pourra conduire tout véhicule à moteur pour une durée de sept ans.

Rappel des faits

Les faits reprochés à l’accusé se sont déroulé peu après 3h du matin, le 26 octobre 2014. Son véhicule a fait une sortie de route sur la rang de la Petite Ligne avant de percuter de plein fouet la résidence où dormait paisiblement la victime, Rachel Middleton,  son mari Joel Ricard et leurs trois enfants. Le véhicule a traversé la résidence pour terminer sa course dans la chambre des maîtres.

Mme Middleton n’a eu aucune chance et est décédée sur le coup. M. Ricard a subi de graves blessures qui ont nécessité son hospitalisation durant deux mois. Le couple s’est retrouvé coincé sous le véhicule.

Au procès, l’accusé avait témoigné que ce n’était pas lui qui conduisait la KIA, à l’origine de l’accident, mais plutôt Joey l’Héreault, une connaissance rencontrée un peu plus tôt dans le stationnement d’un bar de Joliette. Mais ce dernier a juré qu’il n’était pas à Joliette à ce moment-là.

« Le témoignage de l’accusé est invraisemblable et farfelu. Pour le tribunal, il est clair que c’est M. Bélanger qui était volant de son véhicule au moment de l’accident tragique », avait lancé le juge Roy en rendant sa décision, le 26 septembre dernier, au palais de justice de Joliette.

Pour le tribunal, il était impossible qu’une autre personne que M. Bélanger soit au volant de son véhicule à ce moment-là. Il lui était d’ailleurs impossible de sortir de sa voiture après l’accident. Il a fallu une trentaine de minutes aux pompiers avant qu’il puisse être extirpé de son véhicule. Il a lui aussi subi des blessures.

De plus, on retrouve seulement le profil génétique d’Anthony Bélanger dans son véhicule ainsi que sur une bouteille de bière retrouvée dans la voiture. Son taux d’alcoolémie a été de 156 mg par 100 ml de sang.

Rappelons que l’accusé a porté son verdict en appel. Ce n’est pas avant plusieurs mois que la Cour d’appel du Québec entendra les arguments des deux parties.

D’ici là, la Défense, représentée par Me David Petranic n’exclut pas la possibilité de demander une remise en liberté en attendant l’appel du verdict.