« On peut maintenant tourner la page » – les deux victimes de Jean-Claude Gravel

Guy Latour

Les deux victimes de Jean-Claude Gravel étaient soulagées que celui-ci ait pris le chemin du pénitencier, le 8 mai, au palais de justice de Joliette.

«  Enfin, on peut tourner la page. Qu’il écope de cinq ans ou d’une journée de prison, l’important est qu’il soit enfin condamné », ont déclaré Sophie Landreville et Suzie Belleville quelques minutes après que le conjoint de leur grand-mère ait reçu une peine de cinq ans de prison. Les deux jeunes femmes avaient demandé de lever l’ordonnance de non-publication qui empêchait les médias de dévoiler leur identité.

« La dénonciation et la dissuasion doivent primer dans ce dossier. Le dénominateur commun des abus sexuels sur les enfants est le secret et c’est le propre du secret jusqu’à ce que la victime soit prête à le révéler », a souligné le juge François Landry en prononçant la peine à l’homme de 81 ans.

Rappelons que Jean-Claude Gravel avait plaidé coupable, en février dernier,  à deux chefs de contact sexuel, un d’attentat à la pudeur, un d’agression sexuelle et un d’incitation à des contacts sexuels.

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Photo courtoisie

Les deux victimes ont trouvé le processus judiciaire difficile. « Ça été très long mais heureusement on s’est senti très bien supporté par les policiers, le procureur de la Couronne et la CAVAC. Le fait que le juge nous ait écouté, ça nous fait du bien », ont ajouté mesdames Landreville et Belleville.

Celles-ci demeurent convaincues que Jean-Claude Gravel a fait d’autres victimes. « Si c’était à refaire, on dénoncerait encore car c’est important de le faire », ont souligné les deux femmes.

Encore aujourd’hui, les abus commis par l’accusé ont eu de graves conséquences sur les deux victimes. Sophie Landreville ne demeure plus dans la région afin d’être plus loin de la famille, en plus de souffrir d’anxiété. Elle a aussi de la difficulté à faire confiance aux hommes en plus d’être hyper vigilante envers  ses filles. De son côté, Suzie Belleville a encore de nombreux blocages et se remet d’une dépression majeure. Elle s’est aussi sentie abandonnée par sa famille car à deux reprises, elle a dénoncé ces gestes et la grand-mère l’avait traité de menteuse.

Lors des représentations sur sentence, la Couronne avait demandé six ans alors que la Défense suggérait une peine de deux ans moins un jour à purger dans la collectivité étant donné l’état se santé précaire de l’accusé.

Rappel des faits

Les abus sur Mme Landreville ont eu lieu alors qu’elle avait entre 7 et 14 ans, Ceux-ci ont commencé par des attouchements variés et sont allés jusqu’à la pénétration vaginale.  Les relations sexuelles avaient lieu d’une à deux fois par semaine.

Pour ce qui est de Suzie Belleville, les attouchements, surtout au niveau des seins et de la vulve ont eu lieu alors qu’elle avait entre 4 et 11 ans. Pour les deux victimes, les infractions se sont déroulées entre octobre 1982 jusqu’en janvier 1995.

Jean-Claude Gravel avait été arrêté en juin 2017 par les policiers de la SQ du poste de la Matawinie. Il habitait dans le village de Saint-Jean-de-Matha à l’époque et possédait un chalet au Lac Vert de la même municipalité.

Lors de son interrogatoire, l’accusé a fourni une déclaration partiellement incriminante, confirmant qu’il a fait des attouchements à la vulve de Sophie entre 15 et 20 fois. Il l’a blâmé pour les gestes qu’il a posés.

Jean-Claude Gravel n’a démontré aucune émotion lorsqu’il a pris le chemin de la prison. Son avocate, Me Catherine Ahelo, n’a pas voulu pas voulu dire si son client allait aller en appel ou non de la sentence.

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