Toujours sans convention collective après plus de deux ans et demi, 11 000 travailleuses des CPE au Québec dont 400 dans la région, syndiquées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), vont une fois de plus se mobiliser aujourd’hui afin de signifier leur ras-le-bol face aux négociations qui piétinent. En plus de porter leur t-shirt, J’appuie ma négo, les travailleuses iront en délégation remettre aux directions des CPE une déclaration expliquant les enjeux sur la protection de la qualité des services et annonçant l’intention de recourir à la grève advenant un échec des pourparlers.
En incluant toutes les installations, c’est plus de 12 membres de directions qui seront ainsi rencontrées. «« Nous vous rappelons que jamais le niveau d’exaspération, mais aussi de mobilisation des travailleuses n’a été aussi élevé », affirme Lili Tremblay, présidente du Syndicat en service de garde de Lanaudière-CSN. Les travailleuses de notre CPE, comme près de 11 000 autres entendent donc se faire respecter. C’est d’ailleurs le sens du mandat de grève à 94 % qu’elles ont confié à leur comité national de négociation en septembre dernier, soit de tout mettre en œuvre pour préserver leurs acquis, jusqu’à recourir à ce moyen de pression lourd, si nécessaire ».
Pour Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière-CSN, les prochains pourparlers prévus les 24 et 25 octobre avec le ministère de la Famille et les employeurs seront cruciaux : « On souhaite en arriver à une convention collective qui réponde véritablement à toutes nos priorités de négociation. Faire la grève n’a jamais été un objectif en soi. Au contraire. Mais il n’est pas question d’accepter une entente à rabais ».
Bien que la majorité des aspects non pécuniaires soient réglés, bien d’autres enjeux demeurent. Parmi eux figurent la protection de la qualité éducative et le soutien aux enfants ayant des besoins particuliers effectués par des éducatrices et des éducatrices spécialisées, des ratios enfants/éducatrice qui permettent l’atteinte des objectifs éducationnels, la planification pédagogique, la participation des travailleuses au conseil d’administration et à l’assemblée générale du CPE, les salaires, le régime de retraite, l’assurance collective et les disparités régionales.
« Les travailleuses n’accepteront jamais de participer au nivellement de la qualité des services vers le bas, voire vers la médiocrité, que tente d’imposer la partie patronale, alors que l’on vient de souligner une nouvelle fois l’apport des CPE dans le développement du Québec, selon le site Commercemonde.com. Elles refusent aussi de faire les frais des compressions récurrentes de plus de 300 millions de dollars depuis 2014, et qui se manifestent par d’importants reculs sur les aspects pécuniaires. Or, le gouvernement dispose de marges de manœuvre inégalées de plus de 4,5 milliards pour la seule année 2016-2017 (3,3 milliards en 2015-2016), résultant de l’austérité encore bien présente dans les services à la population. » ajoute Francine Ranger.