Le scénario idéal afin d’inaugurer la piste nouvellement éclairée de Val Saint-Côme impliquait la victoire d’un Canadien en Coupe du monde. Mikaël Kingsbury a évidemment répondu à l’appel vendredi soir.
Le Québécois a dominé l’épreuve et a raflé l’or pour la 77e fois de sa carrière, au grand plaisir des partisans réunis au bas de la piste Alexandre Bilodeau sous les flocons.
On les entendait scander son prénom avant ses descentes et on en voyait certains brandir une affiche « Go le King Go ». La foule s’est fait entendre davantage lorsque le futur médaillé d’or, dominant d’un bout à l’autre, a reçu une note de 85,37 points en super finale.
« On a coursé à huis clos les dernières fois au Québec. Au haut de la piste, on est à 250 mètres, mais on entend la foule et de savoir qu’elle est de ton bord, ça donne le petit extra », a mentionné Kingsbury après être monté sur le podium et pris plusieurs photos avec des spectateurs qui l’ont vite entouré.
Il ne voulait pas trop en faire, mais venait quand même de devancer le Suédois Walter Wallberg par 3,68 points au classement final. La lutte a été plus serrée pour la deuxième place. Le Japonais Ikuma Horishima a reçu le bronze avec 81,36 points, soit 0,33 point de moins que le champion olympique.
En décembre, Mikaël Kingsbury avait terminé deuxième en simple en France, puis 29e aux bosses en parallèle. Rien de mieux qu’une victoire à domicile pour tourner la page.
« Je voulais bien performer, surtout à la maison. Pour moi, c’était important pas nécessairement d’avoir le meilleur résultat, mais de faire une belle performance et, d’une certaine façon, de venir effacer la 29e place de l’Alpe d’Huez. »
Quatre Canadiens en finale masculine
Pour la première fois de la présente campagne, ils étaient quatre Québécois à prendre part à la petite finale vendredi.
Frustré au terme des qualifications, Elliot Vaillancourt avait retrouvé le sourire après avoir participé à la petite finale pour la première fois de sa carrière.
Il était déçu de son pointage en début de journée, jusqu’à ce qu’il réalise que les juges avaient noté la mauvaise manœuvre sur un de ses sauts. Un coefficient de difficulté moins élevé avait donc été considéré et le Drummondvillois en était pénalisé.
Après vérification, le classement a été modifié, ce qui a permis à Vaillancourt de passer en finale et terminer 9e.
« Ça change la qualité de mon sommeil ce soir ! J’étais frustré parce que je n’avais pas fait une performance à la hauteur de mes attentes », a-t-il lancé, ajoutant qu’il n’a jamais été aussi satisfait depuis son arrivée dans le circuit.
« (En petite finale), c’est la première fois que j’arrive en bas d’un parcours de Coupe du monde et que je suis content de ma descente, alors c’est immense comme amélioration. »
À sa grande surprise, mais aussi à son plus grand bonheur, Louis-David Chalifoux a accompagné ses coéquipiers en petite finale pour finir 10e.
« Une des belles surprises de ces qualifications », s’est exclamé l’analyste Jean-Luc Brassard après la descente initiale du skieur de 20 ans, qui en était à sa deuxième Coupe du monde seulement.
Provisoirement quatrième après les qualifications, Julien Viel a lui aussi accédé à la ronde suivante pour une toute première fois. Il s’est finalement classé 12e à Val Saint-Côme.
« Ça fait du bien d’avoir une bonne descente, j’attendais ça depuis le début de la saison, a-t-il souligné. Je suis resté calme, je suis allé gros dans mes sauts et j’ai eu de bons atterrissages. Je suis content que ça ait passé ! »
Gabriel Dufresne, fier représentant du club hôte, a raté la petite finale de peu et s’est classé 18e. Kerrian Chunlaud et Alexandre Lavoie se suivent en 26e et 27e places.
Chez les femmes, Laurianne Desmarais-Gilbert s’est elle aussi qualifiée pour la petite finale et pointe au 16e rang.
À l’instar de Vaillancourt, Viel et Chalifoux, il s’agissait d’une première expérience pour la skieuse de Sainte-Adèle.
« Une première finale, chez moi en plus, avec ma famille et mes amis, c’est vraiment génial ! Je suis satisfaite de ce que j’ai accompli aujourd’hui », s’est réjouie Desmarais-Gilbert, heureuse d’avoir trouvé la vitesse qui lui manquait depuis le début du calendrier.
La Japonaise Anri Kawamura a remporté la médaille d’or grâce à ses 82,25 points, devant l’Australienne Jakara Anthony (81,88) et l’Américaine Jaelin Kauf (78,34).
L’action reprendra samedi à Val Saint-Côme avec l’épreuve des bosses en parallèle.
(Avec la collaboration de Sportcom)