L’heure est aux solutions!

Photo courtoisie

Aujourd’hui et partout au Québec, les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux se rassemblent devant leur établissement, en appui à leur comité de négociation qui tente de conclure une entente pour le renouvellement de la convention collective. Pour ces milliers de salarié-es, au cœur de la crise de la COVID-19, ces négociations doivent permettre de donner un coup de barre important pour assurer la pérennité des services publics.

La crise de la COVID-19 a révélé des lacunes dans notre réseau public que nous connaissions déjà, que nous dénoncions même depuis des années, rappelle la vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) Luce Melançon. Ça ne devrait pas être une surprise pour personne de constater, par exemple, que le personnel en CHSLD est anormalement surchargé parce que les établissements n’attirent plus la relève ni ne retiennent les plus expérimentés. Le premier ministre fait mine de découvrir que les préposé-es aux bénéficiaires ne sont pas payés à leur juste valeur, alors que nous réclamons des correctifs salariaux en vertu de la Loi sur l’équité salariale depuis des années ainsi que pour les auxiliaires aux services de santé et sociaux. Malgré les déclarations du premier ministre, aux tables de discussions, le Conseil du trésor s’entête toujours à ne pas vouloir régler les plaintes de maintien de l’équité salariale. Or, ce n’est pas avec des primes qu’on va régler ce problème : il va falloir leur donner le bon taux de salaire en phase avec la valeur de ces emplois. Pour nous, c’est incontournable. Il y a urgence d’agir pour rebâtir nos services publics ! ».

Les négociations sur les enjeux salariaux sont en cours tant à la table dite centrale avec le Conseil du trésor qu’avec les représentants patronaux des établissements à la table dite sectorielle.

Pour le personnel du réseau public de la santé et des services sociaux, nous portons des demandes qui amélioreront le quotidien et la qualité de vie au travail dans les établissements. Par exemple, en santé et en sécurité du travail, il y a urgence de trouver des solutions pour mieux prévenir les dangers à la source et mieux protéger tout le monde. Le réseau public de la santé et des services sociaux est un des secteurs d’activité où on déplore le plus d’accidents de travail et de maladies professionnelles et pourtant les mécanismes de prévention ne sont pas équivalents à ceux qui existent dans d’autres milieux très à risque, poursuit Luce Melançon. De plus, nous souhaitons nous attaquer aux surcharges de travail, notamment en assurant un nombre suffisant du personnel en tout temps. Ce sont quelques-unes des demandes ciblées que nous portons pour améliorer le quotidien des 90 000 membres de la FSSS–CSN ».

Salaires

Quant aux offres salariales, le gouvernement doit sérieusement revoir sa proposition, enchaîne Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière – CSN. Le 5 % sur trois ans qu’il nous offre actuellement, c’est moins que le coût de la vie. Après des décennies à voir nos salaires réels fondre par rapport à l’inflation, nous sommes déterminés à obtenir un changement de cap. Nous n’accepterons pas des offres salariales qui ont pour effet d’appauvrir encore plus le monde. C’est d’autant plus vrai pour celles et ceux qui gagnent le moins. Cette négociation doit marquer la fin de l’appauvrissement des salarié-es et un règlement satisfaisant devra impérativement porter une attention particulière à la situation des plus bas salarié-es. C’est seulement de cette façon que nous pourrons rendre ces emplois plus attrayants pour la relève et retenir l’expertise ».