Quelques jours après avoir décidé de faire front commun, le Syndicat des employés de l’Abattoir de Berthierville – CSN et sept autres syndicats affiliés à la CSN représentant plus de 4 000 employé-es de l’industrie de la transformation de la viande au Québec, ont manifesté, le 22 juin, pour revendiquer le maintien de la « prime COVID » jusqu’à la fin de la pandémie. Les syndiqués de l’usine d’abattage de poulet de Berthierville quant à eux
ont manifesté dès 10 h 15 lundi matin devant les bureaux de l’employeur.
La décision des employeurs de mettre fin au versement de la prime, même si la crise sanitaire est loin d’être terminée, a outré les salarié-es de l’industrie partout au Québec, explique le président de la Fédération du commerce (FC–CSN), David Bergeron-Cyr. Pourquoi retirer la prime maintenant alors que les travailleuses et les travailleurs continuent de risquer leur santé et de travailler avec des mesures sanitaires et de l’équipement de protection qui rendent leur travail encore plus laborieux ».
Cette journée de manifestations coordonnées n’est que la première étape d’une longue série de moyens de pression qui seront mis en œuvre au cours des prochaines semaines à Berthierville et partout à travers le Québec.
« Nos membres sont en colère. La prime devrait continuer d’être versée tant et aussi longtemps que le risque est présent et nous n’en démordrons pas. Tout au long de la pandémie, nous avons travaillé d’arrache-pied comme syndicat pour maintenir des mesures sanitaires qui jusqu’à maintenant ont permis d’éviter des cas de contamination à l’usine. La production quant à elle s’est maintenue à plus d’un million de poulets par semaine pendant la crise. Alors que la crise n’est toujours pas finie, pour nous remercier, Olymel retire sa prime. C’est odieux », insiste Richard Rocheleau, président des employés de l’Abattoir de Berthierville – CSN.
Pour Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière – CSN; retirer la « prime COVID » à ce moment- ci alors que les risques en usine et partout dans la population sont toujours aussi présents apporte des questionnements sur les réelles intentions d’Olymel. Si cette prime a réellement été versée afin de favoriser la rétention de la main-d’oeuvre en temps de pandémie et compenser les travailleurs pour les nombreux inconvénients quotidiens liés aux mesures sanitaires en usine, et bien il n’y a aucune raison actuellement de la retirer. J’en conclus que ce n’est probablement pas la santé et la sécurité des travailleurs de ses usines qui sont au cœur de la décision d’Olymel de verser cette prime, mais simplement une question d’image corporative auprès des différents paliers de gouvernement et la population du Québec.