Les groupes du Comité des organismes en défense de droits de Lanaudière (CODDL), à l’instar de ceux des autres régions, amorcent une nouvelle ronde de mobilisation dans le cadre de la campagne Les droits ça se défend afin de dénoncer le sous-financement des organismes de ce secteur. « Les subventions des groupes en défense collective des droits n’ont pas augmenté depuis près de 10 ans. Pendant ce temps, le coût de la vie a grimpé de 17% », souligne Mylène Geoffroy, coordonnatrice au Mouvement d’éducation populaire autonome de Lanaudière et membre du CODDL.
En octobre dernier, les tables régionales du MÉPACQ, financées en DCD, ont lancé un véritable cri d’alarme au premier ministre du Québec. « Des groupes sont forcés de réduire les heures de travail, et donc, les heures d’ouverture et les services. Le ministre François Blais, qui est responsable de notre financement, fait la sourde oreille à nos revendications, alors nous interpellons maintenant Philippe Couillard », explique Mylène Geoffroy du MÉPAL.
Les organismes en défense collective des droits sont les chiens de garde des droits sociaux et économiques au Québec. Ils offrent un soutien essentiel aux personnes qui vivent des situations précaires comme des problèmes de logements, une perte d’emploi, un handicap, de la discrimination, etc. « Le sous-financement chronique de nos missions a des conséquences directes sur ces personnes. Le gouvernement doit nous financer adéquatement pour que nous puissions continuer de les soutenir et contribuer à trouver des solutions durables à toutes ces problématiques», poursuit Mylène Geoffroy.
Pour un groupe comme l’Association des personnes handicapées visuelles de Lanaudière, les conséquences du sous-financement se font sentir au quotidien. « Nous sommes devenus il y a un an, un organisme à mandat régional et nos adhésions ont augmenté de 31%. En couvrant toute la région de Lanaudière, notre nouveau territoire de desserte est passé de 512 km² à 12 310 km² et nous n’avons reçu aucun rehaussement financier. Je suis la seule ressource permanente à 4 jours par semaine, car c’est ce que nous permet notre budget. Compte tenu que je dois m’absenter du bureau de plus en plus pour des comités, tables de concertation, formations, ce sont les gens de mon organisme qui sont directement touchés. Il est clair que nous ne pourrons maintenir une telle cadence sans l’appui à la mission globale par notre bailleur de fonds », raconte Mélanie Boisvert, coordonnatrice de l’organisme.
La campagne Les droits ça se défend demande au gouvernement du Québec un investissement de 40 millions $pour l’ensemble des organismes en défense collective des droits du Québec, dont près d’un million pour les groupes lanaudois. Elle demande aussi que le financement des groupes soit indexé au coût de la vie, et ce de manière rétroactive.Dans les prochaines semaines, les groupes en défense collective des droits organiseront des actions dans différentes régions du Québec pour faire entendre leurs revendications.