Dans un geste d’éclat, les députés provinciaux de Joliette et de Berthier, Véronique Hivon et André Villeneuve, le député fédéral de Joliette, Gabriel Ste-Marie, des élus municipaux de la MRC de Joliette et des représentants syndicaux étaient tous réunis sur une même tribune, le 27 janvier, pour dénoncer le projet OPTILAB.
Celui-ci prévoit le transport vers le laboratoire serveur de l’hôpital de la Cité-de-la-Santé de Laval, de la majorité (70 %) des analyses de biologie médicale présentement réalisées par les laboratoires du Centre intégré de santé et de services sociaux de Lanaudière.
« Nous sommes ici pour dénoncer les impacts de ce projet. La région de Lanaudière va perdre des emplois et de l’expertise avec cette centralisation », a déploré Mme Hivon en conférence de presse à la Brûlerie du Roy.
Emplois perdus et impact économique
D’ailleurs, une étude de l’économiste Éric Bouchard-Bouliane, à la demande de la Centrale des Syndicats Démocratiques (CSD), révèle que la région perdrait 173 emplois selon ce scénario, alors que l’impact sur le revenu régional (PIB) serait de 7 229 681$. « Cette centralisation des laboratoires se fait dans la précipitation, l’improvisation et sans consultation, ni évaluation préalable des impacts!», a lancé la députée Véronique Hivon.
Dans le cas du scénario où 57% des analyses seraient transférées, 155 emplois devraient disparaître et l’impact économique serait de 6 444 744$.
Pour Carolle Dubé, présidente de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), cette centralisation se veut abusive. « Nos membres sont très inquiets. Ils se demandent ce qu’il adviendra de leur emploi. De plus, on a peur pour la sécurité des échantillons qui devront être transportés des centres hospitaliers jusqu’à Laval, lieu de la centralisation, Il va arriver quoi lorsqu’il y aura une tempête de neige ou de la pluie verglaçante? Des échantillons seront-ils périmés à cause de ça? », s’est questionné Mme Dubé.
De son côté, le député André Villeneuve estime que la santé et la sécurité de la population doit primer dans ce dossier. « Cette réforme s’attaque à la vitalité des régions, comme Lanaudière. J’interpelle la ministre régionale et des régions, Lise Thériault pour qu’elle fasse entendre raison à son collègue de la Santé », a-t-il déclaré.
Le Parti Québécois a demandé à plusieurs reprises au ministre Barrette de dresser un portrait clair, par l’entremise de l’Institut d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), des conséquences qu’aura le projet Optilab pour les patients, les travailleurs, les services à la population et le réseau de la santé. « Nos demandes sont restées lettre morte, c’est toujours l’opacité la plus totale. Le ministre n’a pas répondu à nos inquiétudes liées au transport des échantillons sur de longues distances, ce qui pourrait occasionner des pertes de spécimens, une altération de leur contenu, et des délais dans la transmission des résultats. Une analyse perdue peut avoir de graves conséquences sur le délai d’émission d’un diagnostic, le traitement d’un problème de santé », a conclu Véronique Hivon.