L’équipe régionale de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) sonne l’alarme : le Centre jeunesse est à deux doigts de ce qu’on appelle une « rupture de services », c’est-à-dire que les ressources sont insuffisantes pour assurer les services normalement dispensés à la population. C’est le cas actuellement à Joliette où quatre charges de cas sont sans titulaire et qu’il n’y a personne sur les listes de rappel pour obtenir du renfort.
Ce contexte est très éprouvant pour les membres de l’équipe qui vivent dans la crainte que certaines situations dégénèrent, que des délais légaux ne puissent être respectés ou que des drames ne surviennent. « Les intervenant·e·s des centres jeunesse ont des obligations en vertu de La loi sur la protection de la jeunesse, rappelle Richard Belhumeur, répondant politique de l’APTS dans Lanaudière. Leur rôle est d’intervenir auprès de familles souffrantes et d’enfants qui ont besoin de protection sans délai. Il y a urgence d’agir et de recruter du nouveau personnel! »
Or, le syndicat déplore les lenteurs administratives qui ont atteint un niveau sans précédent depuis les fusions d’établissements et la création du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Lanaudière. « Cette réforme s’avère un vrai cafouillage dont la population fait les frais puisque la nouvelle direction n’arrive pas à s’organiser efficacement pour combler les poste », poursuit le représentant syndical.
En effet, des nominations sur des postes sont attendues depuis des mois, voire même plus d’une année, alors qu’elles allègeraient la pression sur les équipes surchargées, à bout de souffle.
Des quatorze stagiaires présent·e·s jusqu’à tout récemment dans les services de la protection de la jeunesse, seulement deux ont été recruté·e·s pour œuvrer en centre jeunesse. « Ce sont pourtant des personnes qui ont étudié en services sociaux, en psychoéducation et en criminologie, et qui ont complété leur stage de façon plus que satisfaisante. Pourquoi l’employeur ne leur offre-t-il pas de venir travailler avec nous? », se questionne Anthony Lortie, éducateur et membre de l’exécutif syndical.
« Le nombre de signalements augmente plus vite que les budgets consentis à la protection de la jeunesse. Il faut mettre des ressources sur le terrain pour répondre aux besoins, pour permettre aux gens qui ont choisi ce difficile travail de bien le faire », conclut-il.