Le maire Martin Rondeau fait le point sur les relations entre le CRAPO et la Municipalité de Saint-Jean-de-Matha

Photo courtoisie

Le conseil municipal a analysé et considéré à quelques reprises des demandes d’aide de soutien et de partenariat formulées par le CRAPO. Certaines d’entre elles n’ont pas reçu la réponse souhaitée par l’organisme ce qui semble alimenter une fausse rumeur à l’effet que la Municipalité ne se préoccupe pas du développement du CRAPO.

Un bref rappel des faits s’impose. Dès le début de son mandat, le conseil municipal a rencontré les membres du conseil d’administration du CRAPO, lesquels reprochaient un manque d’intérêt de l’administration sortante. Conscient du rayonnement culturel du CRAPO, le nouveau conseil s’est fait un point d’honneur de soutenir et aider cet organisme à prospérer et diffuser aisément leurs spectacles. Plusieurs rencontres furent réalisées entre la Municipalité et l’organisme visant à bien saisir leurs besoins. Il apparaissait au conseil que la population mathaloise entretenait une interprétation mitigée de la mission de cet organisme. Il fallait donc contribuer à mieux le faire connaître à nos citoyens et c’est dans cet objectif que la fête de Noël 2017 des employés municipaux s’y est tenue.

Lorsque des demandes d’aide ou d’appui au CRAPO sont acheminées au conseil, c’est avec beaucoup d’intérêt qu’elles sont traitées. D’ailleurs, plusieurs d’entre elles reçoivent une réponse favorable. Au lendemain de l’incendie qui détruisit partiellement le bâtiment où logeait le CRAPO, le conseil a immédiatement offert son appui à l’organisme en lui offrant le local servant aux assemblées du conseil municipal. Cette décision nécessitait une réorganisation complète des séances du conseil municipal. De plus, afin d’offrir un répit au CRAPO, le conseil leur a accordé un congé de loyer de quatre (4) mois, ce qui représente une contribution de 4 000 $ leur permettant ainsi d’avoir une plus grande aisance financière pour aménager ledit local. Occasionnellement, le conseil a accepté le report ou une diminution de loyer en vue d’assurer la pérennité de l’organisme.

Lorsque la pandémie de la Covid-19 frappa, le conseil accepta la demande de l’organisme d’annuler les mois de loyer de mai à septembre 2020 représentant à nouveau une contribution d’une valeur de 4 000 $ et de reporter à plus tard le paiement des mois subséquents, et ce, en attendant d’évaluer le plan d’action du CRAPO tel que la possibilité de présentation de spectacles virtuels. Pendant plus de treize mois, l’organisme n’a pas eu à avancer de sommes pour assurer son hébergement. Inutile de dire que pendant cette période le conseil a reçu plusieurs demandes provenant de différents organismes faisant face à de sérieuses difficultés dû à la pandémie dont certaines furent acceptées partiellement et d’autres refusées en raison de la limite des sommes disponibles à cet effet.

Or, l’humeur au dossier a été complètement chamboulée lorsque le CRAPO a requis du conseil de connaître son orientation quant à l’avenir du presbytère. En effet, suite à l’acquisition de ce bâtiment significatif pour tous les citoyens, la Municipalité a dû évaluer les coûts de restauration ainsi que les sources de financement. À l’heure de publier ce texte, le plan financier et l’apport en subvention demeurent encore incertains, mais apparente le un million de dollars. Dans le but de permettre au CRAPO de planifier leur avenir, le conseil a anticipé sa décision quant à l’utilisation future du bâtiment. Ainsi, le conseil a conclu qu’un tel investissement devait servir à l’ensemble de la population soit sous la forme de salle multifonctionnelle pouvant offrir la possibilité de diffusion de spectacles et non spécifiquement au bénéfice d’un seul organisme.

Le conseil est convaincu que cette alternative offre plusieurs possibilités au CRAPO dont celle de réserver des plages horaires pour la diffusion de leurs activités cultuelles et se libérer ainsi de l’administration d’un bâtiment ainsi que des services connexes tels que la restauration. En effet, la Municipalité demeurera l’administrateur de ce lieu pouvant bénéficier à un plus grand nombre d’organismes dont le CRAPO lui-même. Cette solution apparait raisonnable d’autant plus qu’elle permet à l’organisme de se concentrer sur la planification de sa diffusion.

Toutefois, cette décision ne semble pas faire l’unanimité auprès des administrateurs du CRAPO qui auraient préféré reprendre le local après les rénovations du presbytère. Un investissement de cette importance oblige le conseil à maximiser le potentiel d’utilisation du bâtiment au profit de l’ensemble de la population. D’autres organismes manifestent également des besoins et le conseil doit agir avec équité.

La Municipalité a mandater une firme spécialisée afin de procéder à la réalisation d’un carnet de santé du bâtiment ce qui lui permet de débuter la première phase des travaux. Le plan d’intervention comporte plusieurs étapes, et, à l’heure actuelle, il est prématuré d’établir un échéancier précis de la réalisation du projet. Une chose demeure certaine, ce projet débutera en 2021 et ne sera pas complété avant 2022. Ainsi, le conseil a cru bon d’en informer les administrateurs du CRAPO pour qu’ils puissent, rapidement, planifier la suite de leurs activités. Le fait de connaître déjà l’orientation du conseil quant à la vocation multifonctionnelle du bâtiment permet au CRAPO d’évaluer des propositions de partenariat éventuelles avec la Municipalité, et ce, en considération de l’implication des autres partenaires potentiels. Le conseil croit sincèrement que d’offrir au CRAPO la possibilité de réserver des plages horaires pour la diffusion de ses spectacles et éviter la lourde administration des activités connexes, permettrait à l’organisme d’atteindre efficacement sa mission.

Le conseil trouve regrettable que les alternatives envisagées ne conviennent pas au CRAPO, puis, par le fait même, qu’une hostilité s’installe dans le rapport entre les parties. La Municipalité souhaite sincèrement que les relations entre les parties redeviennent saines, productives et surtout constructives d’autant plus qu’elle considère l’apport du CRAPO au développement culturel comme étant fort précieux.