« Le gouvernement a pris des engagements; le temps est venu pour lui de les tenir » – Véronique Hivon

Photo courtoisie

La députée de Joliette et porte-parole du Parti Québécois en matière de soins de fin de vie, Véronique Hivon, tient à rappeler au gouvernement qu’il a mis en avant une directive permettant les visites aux aînés en fin de vie.

De plus, il a également pris l’engagement, il y a déjà trois semaines, d’assurer un lien permanent entre les aînés hébergés et leurs proches, et cette promesse avait deux volets : la circulation de l’information concernant l’état de santé des résidents, et la contribution des proches aidants aux soins apportés en établissement.

EN BREF

  • La directive permettant aux proches de visiter un résident qui est en fin de vie doit être appliquée véritablement et dans l’ensemble des milieux.
  • Le Parti Québécois demande au gouvernement de respecter ses engagements :
  • 1) Tous les établissements qui hébergent des aînés doivent désigner au moins une personne responsable de tenir les familles au courant de l’état de santé de leur proche et de son évolution.
  • 2) Les proches aidants, dont la contribution n’a actuellement pas de prix, doivent être autorisés à aller prêter main-forte au personnel des CHSLD, comme l’avait annoncé le gouvernement le 14 avril.

D’abord, le Parti Québécois souligne que malgré l’existence d’une directive autorisant les visites de proches aux personnes en fin de vie, on note que celle-ci n’est pas appliquée uniformément. « Certains endroits permettent les visites, d’autres hésitent à le faire. J’invite donc le gouvernement à réitérer clairement qu’en de telles circonstances, on doit allouer la présence de jusqu’à trois membres de la famille, de manière alternée, auprès de la personne qui vit ses derniers moments, une modalité d’ailleurs déjà expressément prévue, bien que non suivie. Il s’agit d’un droit qui nous apparaît incontournable, d’une condition essentielle pour un départ dans la paix et la dignité, autant pour la personne en fin de vie que pour ses proches. Nous avons été des précurseurs, au Québec, pour toute la question de mourir dans la dignité; il nous appartient de montrer que ça veut dire quelque chose, même en temps de pandémie », considère Véronique Hivon.

Par ailleurs, la situation qui perdure depuis maintenant plusieurs semaines dans les CHSLD a de quoi inquiéter, surtout lorsqu’un membre de notre famille y réside. Mais de nombreux témoignages font état des difficultés rencontrées par des proches tentant d’en savoir plus sur l’état de santé d’une personne hébergée. « Le personnel des résidences, débordé, n’arrive tout simplement pas à faire le suivi adéquat. À certains endroits, on a pallié le problème en désignant des personnes responsables de maintenir un lien entre les résidents et leur famille, mais ce n’est pas systématique. Or, toutes les familles du Québec doivent avoir accès à cette information; c’est absolument essentiel, et le gouvernement s’y était formellement engagé, par communiqué, le 14 avril dernier », a rappelé Véronique Hivon.

La députée de Joliette poursuit avec le second volet de cet engagement. « Le premier ministre Legault et la ministre McCann avaient également assuré que les proches aidants pourraient bientôt venir donner des soins de base à leurs proches hébergés, sous certaines conditions. Qu’en est-il? Il semble qu’on tarde à franchir le pas, alors que cette forme de soutien serait plus que bienvenue dans les établissements. Du nouveau personnel n’ayant pas nécessairement d’expérience vient généreusement prêter main-forte chaque jour dans les établissements. Pourquoi refuser cette possibilité à des proches aidants, qui sont les mieux placés pour offrir un accompagnement fait d’humanité et de proximité aux gens qu’ils aiment? », a-t-elle questionné.

« Au moment où tout le monde est appelé à faire preuve de solidarité et d’entraide, il faut agir. Les souffrances de l’âme sont tout aussi importantes que les souffrances physiques. Prévenons d’en créer davantage en laissant des aînés seuls et désorientés, et des proches anxieux, laissés à eux-mêmes, qui devront parfois de surcroît vivre un deuil extrêmement difficile, en l’absence de derniers adieux. Nous devons, collectivement, assurer aux aînés de l’humanité et de la dignité, et répondre aux inquiétudes légitimes de leurs proches, a conclu la porte-parole du Parti Québécois.