Forcé de réduire ses dépenses annuelles de 40 millions de dollars, la direction du CISSS de Lanaudière annonce l’abolition de plus de 150 postes le 6 juin prochain.
Rappelons qu’en début d’année, le CISSS de Lanaudière annonçait un gel d’embauche et de remplacement pour le personnel de bureau et de l’administration, une réduction du recours au temps supplémentaire, ainsi que l’abolition de nombreux postes non comblés. Ces mesures de compression budgétaire (toujours en vigueur) lui auront permis de récupérer 20 millions de dollars. Avec les abolitions de postes annoncées cette semaine, c’est 20 millions de plus qu’il économisera en coupant dans les services à la population.
« Le gouvernement prétend que notre employeur est en déficit de 40 millions de dollars, mais on va se dire les vraies affaires! Le problème, ce n’est pas qu’on dépense trop, c’est qu’on n’a pas le financement suffisant pour répondre aux besoins grandissants de la population! » déplore Simon Deschênes, président du STT du CISSS de Lanaudière-CSN.
« Pendant que Santé Québec ordonne de couper dans nos services publics, seulement dans Lanaudière, on paie plus de 250 millions de dollars annuellement pour de la main-d’œuvre indépendante et de la sous-traitance. C’est ce genre de dépenses qui nous rendent vraiment déficitaires! » ajoute-t-il.
Ces coupures de postes ne sont pas anodines. Elles entraîneront des conséquences directes sur les soins aux patients : délais plus longs, épuisement accru du personnel, fermeture de lits, réduction des services. En d’autres mots, chaque poste supprimé fragilise davantage un système déjà à bout de souffle. La santé de la population ne peut pas être une variable d’ajustement. « Les coupures imposées ne sont pas une fatalité : elles sont un choix politique qui ignore délibérément l’humanité du système de santé au profit de l’économie » indique Claude Lavallée, président intérim pour la FIQ-SIL.
Pour l’APTS, ce sont 7 postes titularisés qui sont abolis, certains avec plus de 20 ans d’ancienneté. On y compte une travailleuse sociale, des éducateurs, une ergothérapeute, une psychoéducatrice, des spécialistes en activités cliniques. L’abolition de ces titres d’emploi a un impact immédiat et direct sur les services rendus à nos usagers. L’abolition de postes des autres catégories, notamment en ce qui concerne le soutien administratif et le personnel de soutien, a également un effet certain sur les tâches de nos salariés, déjà en grande souffrance. Chaque poste aboli est une coupure de trop. « Pour les dirigeants, la santé de la population et les conditions de travail des intervenants ont un prix : celui de l’équilibre budgétaire. Santé Québec et le CISSS de Lanaudière sont absolument déconnectés de la réalité terrain », dénonce Valérie Lepage, présidente pour l’APTS Lanaudière.
Campagne « JE DÉNONCE! »
Les trois syndicats ont décidé de faire alliance dans une campagne de dénonciation et invitent les travailleurs de la santé ainsi que la clientèle du réseau à dénoncer les impacts des compressions budgétaires sur l’accessibilité et la qualité des soins ainsi que sur la sécurité du personnel et de la clientèle. Des actions sont à venir au courant des prochaines semaines.