Le Bloc Québécois dénonce le manque de volonté politique des libéraux

Photo courtoisie

Le porte-parole du Bloc Québécois en matière de Finances, Gabriel Ste-Marie, estime injustifiable que seulement 57% des recommandations du Commissariat aux langues officielles (CLO) aient été mises en œuvre en 2021-2022. Ces résultats témoignent du désintérêt du gouvernement fédéral en matière de respect du français. Le Bloc Québécois demande que les mesures nécessaires soient mises en place pour qu’un suivi adéquat des nombreuses plaintes qui affluent au CLO soit fait.

Le Rapport sur les résultats ministériels 2021-2022 du Commissariat aux langues officielles révèle en effet que seulement 57 % des recommandations faites par le Commissariat aux langues officielles (CLO), aux ministères et organismes fédéraux pendant l’année 2021-2022, ont été appliquées. Il s’agit d’une forte diminution par rapport aux trois années précédentes.

« Voilà encore un exemple du manque de volonté politique et du double discours des libéraux. Le gouvernement libéral est à la tête des ministères et organismes fédéraux : il n’a qu’à donner le signal qu’il faut répondre aux recommandations du Commissaire aux langues officielles. Depuis sept années, Justin Trudeau répète qu’il défend le français, alors que son administration démontre le contraire. On se rend maintenant compte que plusieurs ministères obtiennent une note bien pire que celle d’Air Canada, qui est un cancre en matière de respect de la langue française. Les libéraux semblent penser qu’il suffit de reconnaître le déclin du français ou de promettre une nouvelle loi pour donner l’impression qu’ils agissent, est-ce qu’ils vont finir par faire quelque chose? », avise Gabriel Ste-Marie.

Une autre question s’impose. « Pourquoi est-ce que le Bloc Québécois est obligé de faire de l’obstruction au Comité permanent des langues officielles pour ralentir l’adoption du projet de loi sur les langues officielles? C’est parce que le Parti libéral, ce gouvernement, appuyé par le troisième parti de l’opposition, s’oppose à des amendements qui sont suggérés par Québec pour défendre le français et s’assurer que le déclin du français au Québec s’arrête. », ajoute-t-il.

 

Selon M. Ste-Marie, le projet de loi C-13 ne va rien changer. « Au Québec, le déclin va se poursuivre. Moins de 50% des gens, soit une personne sur deux, parlent français sur l’île de Montréal. Le premier facteur explicatif de cela est la Loi sur les langues officielles et ses mauvaises mesures qui soutiennent l’anglais au Québec. Le pire cancre en matière de respect de la langue française, c’est le gouvernement fédéral. Aucune des recommandations du Commissaire aux langues officielles n’a été suivie, ni par le bureau du premier ministre, ni par plusieurs de ses ministères. Ce n’est pas étonnant.

 Transferts en santé

 Par ailleurs, en pleine crise des urgences pédiatriques au Québec et ailleurs au Canada, le premier ministre Justin Trudeau persiste à refuser une rencontre pour discuter de la hausse des transferts en santé avec ses homologues du Québec et des provinces, qui en ont à nouveau fait la demande vendredi dernier.

« Ça fait 27 mois qu’ils ont chiffré leurs besoins et que les premiers ministres du Québec et des provinces réclament cette rencontre; 27 mois que le premier ministre les ignore; 27 mois que la capacité de soigner la population continue de se dégrader dans nos hôpitaux. Cette impasse-là qu’entretient le premier ministre, elle se fait au détriment des malades et du personnel soignant », a déploré le porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Affaires intergouvernementales, Mario Simard.

À la lecture de la motion demandant « au premier ministre de rencontrer dès que possible les premiers ministres du Québec, des provinces et des territoires au sujet du financement durable à long terme des soins de santé par le biais du Transfert canadien en matière de santé », plusieurs « non » provenant des banquettes libérales ont retenti, faisant échouer la motion qui nécessitait le consentement unanime des députés afin d’être adoptée.

« La vraie raison de l’impasse est que le fédéral ne veut pas payer 35 % des coûts en santé. Pendant ce temps, dans les hôpitaux, on empile les gens sur des civières par manque de lits et on fait voyager des enfants sur 500 kilomètres pour les soigner. Ça ne peut plus continuer ainsi. Le fédéral doit assumer sa responsabilité et transférer l’argent! Mais au lieu de respecter les demandes du Québec et de hausser le financement, le fédéral pose des conditions. Cette dynamique dysfonctionnelle ne peut plus continuer. Ce sont les malades qui en paient le prix. », a conclu le député de Joliette, M. Ste-Marie.