Le Bloc enjoint le prochain ministre de l’Immigration de s’attaquer aux délais

Photo courtoisie

Le Bloc Québécois demande au premier ministre Trudeau d’inclure spécifiquement au mandat du prochain ministre de l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) la responsabilité de réduire les délais de traitement des dossiers d’immigration pour les travailleurs étrangers temporaires.

Les élus bloquistes dénoncent du même coup la désorganisation du ministère qui peine à s’adapter aux nouvelles réalités de l’emploi et de l’immigration au Québec et au Canada. Ils déplorent également que la situation mette en péril la reprise économique et, particulièrement, la viabilité des entreprises agricoles et agroalimentaires. Des 84 215 travailleurs étrangers temporaires qui sont venus au Canada en 2020, plus de 20 000 sont arrivés au Québec. Or, non seulement le processus est complexe et les démarches coûteuses, mais les entreprises doivent faire face à des délais de traitement inacceptables de la part du ministère de l’Immigration fédéral.

« La personne qui sera responsable de l’immigration devra impérativement être assignée à régler le problème rapidement pour ensuite céder le dossier de l’immigration à Québec », affirme Alexis Brunelle-Duceppe. Il rappelle que le gouvernement du Québec réclame que le fédéral lui cède la gestion de plusieurs volets en matière d’immigration, dont le programme des travailleurs étrangers temporaires.

 Les délais perdurent

Le député fédéral du Bloc Québécois, Gabriel Ste-Marie, œuvre depuis son premier mandat en 2015 à supporter des entreprises de la MRC de Joliette et de la Matawinie prises avec des enjeux similaires. « Ce n’est pas surprenant. Les délais se prolongent depuis plusieurs années, et ce, même avant la pandémie. Il faut remédier à cela. Les délais ont explosé et c’est inacceptable. », exprime M. Ste-Marie.

Son équipe et lui ont été proactifs au sein de plusieurs dossiers et viennent en aide à différentes entreprises, afin d’accélérer les délais d’immigration des travailleurs étrangers temporaires. En août dernier, le cas d’une entreprise de St-Côme a notamment fait la une du Journal de Montréal, notamment en lien avec les difficultés de pénuries de main-d’œuvre dans le secteur, mais aussi sur la lenteur de l’administration fédérale à autoriser l’arrivée de ces travailleurs dans un délai raisonnable.

« On a beau interpeller les ministres de l’Immigration et de la Sécurité publique, rien ne bouge. », souligne le député bloquiste. Les étapes pour obtenir la permission d’accueillir un travailleur étranger sont nombreuses, mais une fois tous les documents remis et les attestations données, notamment par le gouvernement du Québec et le Ministère d’Emploi et Développement social Canada, c’est au ministère fédéral de l’Immigration (IRCC) de prendre la décision finale.

« C’est à l’IRCC que ça s’embourbe. En effet, bien que les entreprises aient fait tout ce qu’il fallait, de nombreux travailleurs étrangers ainsi que les entreprises voulant les embaucher attendent plusieurs semaines le traitement de leurs dossiers par le fédéral. Il y a des dossiers qui s’empilent quelque part. Il est plus que temps qu’on améliore le processus, tant pour les travailleuses et les travailleurs que pour les entrepreneurs », affirme Louise Chabot.

« Nous recevons régulièrement des appels de producteurs agricoles qui doivent composer avec de très longs délais de traitement lorsqu’ils déposent des demandes pour recourir à des travailleurs étrangers temporaires devant venir leur prêter main-forte. Malheureusement, il n’est pas rare que malgré le temps et l’argent investis dans la démarche, ils se butent à des refus à répétition », déplore Yves Perron. « C’est une situation déplorable qui a de lourdes répercussions pour nos entrepreneurs et notre industrie agricole. Il faut impérativement y remédier dans de brefs délais », conclut-il.