La ministre de la Culture et des Communications, Mme Nathalie Roy, a annoncé, le 9 janvier, le classement du monastère et de son site en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel.
« Ce monastère est un bien patrimonial dont l’authenticité a été préservée de manière remarquable et il fait partie de l’histoire de Berthierville. Grâce à l’avis de classement, il demeurera partie intégrante du paysage de cette région. Les gestes que nous posons à l’égard de notre patrimoine commun témoignent de la valeur que nous accordons aux joyaux qui font notre fierté culturelle », a déclaré Mme Roy, par voie de communiqué.
Le régime d’ordonnance délivré par la ministre en avril 2019, pour une période de 30 jours, a permis d’évaluer le bâtiment et le lieu, puis d’établir que ce bien patrimonial présente un intérêt en raison de ses valeurs historique, architecturale, technologique et paysagère.
Rappelons que le 29 mars 2019, la Congrégation religieuse les Dominicaines a vendu le bâtiment le 29 mars dernier à la Société Construction Germain St-Martin. Or, seulement trois jours après cette transaction, la Ville de Berthierville a émis un permis de démolition au nouvel acheteur. Celui-ci a affirmé à La Presse « qu’il comptait agir «dans les prochaines semaines».
De son côté, la députée de Berthier et ministre du Tourisme, Caroline Proulx, avait, à l’époque, rappelé que la MRC d’Autray avait accordé une valeur patrimoniale « exceptionnelle » à la bâtisse. Elle avait aussi dénoncé l’empressement de Berthierville à agir dans ce dossier.
L’avis de classement oblige le propriétaire à demander l’autorisation de la ministre avant d’effectuer certaines interventions sur les bâtiments et le terrain. Tout propriétaire d’un bâtiment classé doit respecter les obligations qui lui incombent en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel. Enfin, le propriétaire bénéficie dorénavant d’un accompagnement du Ministère et d’une aide financière pouvant atteindre 40 % du coût des travaux de restauration.
Un peu d’histoire
Le monastère des Moniales dominicaines est le premier établissement fondé par cette communauté au Québec et au Canada. Érigé à partir de 1933 selon les plans de l’architecte Joseph-Albert LaRue, ce monastère est un ensemble de style néoroman d’esprit beaux-arts.
Construit en quatre phases échelonnées sur plus de 30 ans, il présente toutefois une grande homogénéité. Il témoigne de l’architecture des bâtiments des ordres mendiants qui est caractérisée par une règle de simplicité et de pauvreté.
Il constitue un des rares monastères de religieuses contemplatives subsistants et construits au XXe siècle hors des grands centres urbains