La stratégie canadienne mal adaptée à la réalité québécoise

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Le Québec n’obtient pas sa juste part de financement pour le développement des marchés des produits du bois, selon les députés de Joliette et de Berthier-Maskinongé, Gabriel Ste- Marie et Yves Perron. Alors que la majorité des activités forestières se déroulent au Québec, la stratégie canadienne tend plutôt à privilégier les provinces de l’Ouest.

Effectivement, le Québec se démarque puisqu’on y retrouve 31% des emplois liés à l’industrie forestière au Canada. Pourtant, pour l’année en cours, on constate que près de 80 % des sommes du Programme de contribution de développement des marchés pour les produits du bois sont allés à des organismes situés en Colombie-Britannique.

Selon le député Yves Perron, cette situation s’explique par le fait que le programme est mal adapté à la stratégie québécoise en matière d’exportation des produits du bois. « Au fil des années, nous avons été obligés de revoir notre stratégie d’exportation en raison du conflit du bois d’œuvre avec les États-Unis. Deux options se sont offertes à nous : développer de nouveaux marchés ou développer de nouveaux produits », explique M. Perron. Son collègue député de Joliette abonde dans le même sens : « Pour la Colombie-Britannique, c’est facile de se tourner vers les marchés asiatiques en plein essor, mais le Québec n’a pas le même avantage géographique. Nous avons donc misé sur les produits à valeur ajoutée, bien que le programme n’offre pas les mêmes incitatifs pour ce marché », déplore le député Gabriel Ste-Marie.

Le député de Joliette ajoute qu’il est urgent de diversifier nos marchés pour sécuriser l’industrie. « Il faut absolument revoir les paramètres du programme pour que les produits

valeur ajoutée soient mis de l’avant. C’est bien sûr une question d’équité, mais c’est aussi la mise en valeur de produits qui peuvent jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre la crise climatique ».

De son côté, le député de Berthier-Maskinongé rappelle que les produits à valeur ajoutée offrent des retombées quatre fois plus intéressantes que le bois d’œuvre standard. Il réitère que d’adapter le programme pourrait favoriser les entreprises du secteur dans la région : « L’industrie forestière touche plusieurs éléments du tissu économique de notre territoire, que l’on pense aux scieries, aux transportateurs, aux secteurs de la transformation et de la vente au détail », conclut Yves Perron.

À propos du Programme de développement des marchés

Le programme vise à développer les marchés internationaux pour les produits forestiers canadiens et à promouvoir une augmentation de l’utilisation du bois dans la construction.

À cet effet, le budget fédéral de 2019 prévoyait une enveloppe de 64 M$ sur trois ans pour sa mise en œuvre.