« Il faut nommer un protecteur des aînés », plaide Véronique Hivon

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Dans la foulée des récents et bouleversants événements survenus, notamment, dans un CHSLD de Dorval, la députée de Joliette, Véronique Hivon, réitère une proposition maintes fois mise de l’avant par sa formation politique, qui a même déposé un projet de loi à cet effet : une fois la crise passée, le Québec devra nommer un protecteur des aînés. « On ne peut plus accepter l’inacceptable. On ne peut plus tolérer l’intolérable », s’indigne Véronique Hivon.

En bref 

  • Véronique Hivon exhorte le gouvernement, une fois la crise passée, à créer la fonction de protecteur des aînés;
  • La pénurie de personnel dans les résidences, le manque d’équipements ou leur désuétude, les soins déficients, sont des réalités connues et documentées depuis longtemps;
  • La négligence a assez duré; les conditions de vie des aînés, peu importe où ils vivent, doivent répondre aux plus hauts standards de qualité;
  • Il est plus que nécessaire de créer la fonction de protecteur des aînés, pour faire respecter leurs droits de manière absolue et impartiale.

La multiplication des foyers d’éclosion, les trop nombreux décès survenus ces dernières semaines et les conditions inacceptables dans lesquelles des personnes aînées ont été forcées de vivre, ont de quoi faire réfléchir et doivent nous pousser à agir, concrètement. « La pandémie de COVID-19 jette une lumière crue sur les conséquences du désengagement de l’État dans les soins offerts aux aînés. C’est simple, la dignité humaine semble parfois être mise de côté. Cela devra changer urgemment », insiste la députée de Joliette.

À plusieurs reprises l’an dernier, notamment par l’entremise d’un projet de loi, le Parti Québécois a réclamé la création d’une fonction à l’image de celle du Protecteur du citoyen, mais spécifiquement consacrée aux aînés. « Nous l’avons dit et redit : prendre soin des aînés doit devenir une priorité nationale. Chaque semaine, nous entendons une nouvelle histoire d’horreur et la situation est exacerbée en ce moment avec la pandémie. Mais la pénurie de personnel, le manque d’équipements ou leur désuétude, les soins déficients, ça ne date pas d’hier », poursuit Véronique Hivon.

L’élue souligne qu’un protecteur des aînés veillerait à la sécurité et au respect des droits de tous les aînés du Québec. « Environ 85 % des personnes aînées vivent chez elles. Elles bénéficient souvent du soutien de proches, ou encore de soins à domicile. Or, elles aussi peuvent se retrouver en situation de vulnérabilité. Non seulement nous devons nous assurer qu’elles ont accès à tous les services dont elles ont besoin, mais il faut, aussi, prévenir la maltraitance et toutes les formes d’abus ».

Le protecteur des aînés du Québec, complètement indépendant du ministère de la Santé, serait nommé au sein de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Il pourrait être alerté par les aînés eux-mêmes, ou par quiconque soupçonnant un mauvais traitement. Bien sûr, en ce moment, il faut s’occuper de la crise. C’est la priorité. Mais il faut en tirer des leçons et agir. Dans l’intérêt des aînés et pour leur bien, l’État doit créer une instance indépendante dont la seule mission sera de veiller à leur bien-être et au respect de leurs droits », exprime la députée de Joliette.

Véronique Hivon presse par ailleurs le gouvernement de s’assurer de façon urgente que dans le redéploiement de ressources vers les CHSLD, des personnes soient formellement désignées pour communiquer avec les familles, et leur donner des nouvelles de l’état de santé et du bien-être des résidents. « Dans le contexte d’interdiction des visites, c’est complètement inhumain, pour les familles qui sont laissées dans le noir, qui n’ont aucun contact avec leur proche, ni informations sur leur condition. Des mécanismes doivent être mis en place rapidement aux endroits où ce n’est pas encore le cas », demande-t-elle, réclamant du même souffle que « les proches de personnes en fin de vie puissent avoir le droit à des visites, avec toutes les précautions requises,  pour que l’on cesse de voir des personnes mourir seules. Nos aînés méritent mieux », de poursuivre Véronique Hivon.