Gabriel Ste-Marie dénonce le budget 2022 présenté par les libéraux « Aucune ambition pour le Québec »

Photo courtoisie

Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, et Gabriel Ste-Marie, député fédéral de Joliette et porte-parole des Finances, ont dénoncé un budget centralisateur et arrogant qui n’offre aucune réponse aux crises en matière de financement des soins de santé, de climat et de coût de la vie, en plus de ne pas répondre aux demandes inconditionnelles du parti.

« Les libéraux ont provoqué des élections parce qu’ils disaient vouloir les coudées franches pour préparer l’avenir. Ils ont signé un pacte avec le NPD pour s’en assurer jusqu’en 2025. Mais le résultat est un budget qui confirme une tendance centralisatrice, des empiétements, un soutien ferme au pétrole, et qui ne s’attaque pas aux problèmes des systèmes de santé, qui n’accélère pas la lutte aux changements climatiques et qui n’offre aucun répit à l’immense majorité de la population québécoise affectée par la hausse du coût de la vie. Finalement, il ne répond pas à quatre des cinq demandes inconditionnelles du Bloc Québécois. Nous voterons donc contre », a annoncé Yves-François Blanchet.

Santé : une invitation au conflit ouvert

Le gouvernement Trudeau annonce qu’il n’augmentera pas les transferts en santé jusqu’en 2027 et rejette le dialogue avec le Québec et les provinces à ce sujet. « Toute discussion entre le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires portera sur la production de meilleurs résultats en matière de soins de santé », confirme le document. « Ottawa annonce qu’il n’y aura pas d’argent supplémentaire, mais qu’il veut exiger des comptes. Le Québec et les provinces demandaient des transferts sans condition; le budget impose des conditions sans transferts. C’est à la fois un rejet total des besoins exprimés par le Québec et les provinces en santé, en plus d’une fin de non-recevoir à la saine discussion également réclamée cette semaine par les travailleurs de la santé de toutes les professions. Nous dénonçons vivement ce manque de respect navrant envers le personnel soignant et nous assurons le gouvernement Trudeau que la bataille contre le sous-financement fédéral des soins de santé va se poursuivre », a déclaré Gabriel Ste-Marie.

« On est en crise sanitaire, notre système a reçu un maximum de pression, les gens du réseau sont à bout de souffle, on est au bout du rouleau. Au lieu de financer selon ses moyens, Ottawa nous dit qu’on n’en fait pas assez, même s’il ne le finance pas suffisamment. Alors que Québec et les provinces demandent un meilleur financement sans condition, Ottawa nous annonce qu’il veut seulement parler de condition, sans le financement. Année après année, le Directeur parlementaire du budget rappelle que pour rééquilibrer les finances entre Ottawa et les provinces, les transferts doivent être rétablis à 35%. C’est inacceptable pour le Québec », indique le député fédéral de Joliette.

Le budget délaisse aussi les ainés et ne répond pas à leurs besoins. « Pourtant, ils sont les premières victimes de l’inflation. Les aînés ont souvent des revenus fixes qui ne sont pas ajustés pour l’inflation. Il fallait leur donner un coup de pouce. Ottawa ne le fait pas. La ministre des Finances pousse même le bouchon plus loin. Dans son budget, elle nous présente un graphique qui dit que les aînés sont de toute façon beaucoup plus riches que le reste de la population et qu’Ottawa en fait déjà bien assez. », s’indigne M. Ste-Marie.

Changements climatiques : les pétrolières grandes gagnantes

En matière de transition verte, le gouvernement a annoncé un crédit d’impôt de 2,6 G$ pour l’investissement en captage, utilisation et stockage de carbone. « Au lendemain de l’approbation de Bay du Nord, la principale nouvelle mesure concrète en matière d’environnement, c’est une autre subvention aux pétrolières. Elle a pour seul effet potentiel d’atténuer les effets désastreux de l’augmentation de la production d’énergies fossiles. Bref, c’est un plan pour produire plus de pétrole, pas une transition verte », explique-t-il.

« Le concret, c’est le soutien au secteur des énergies fossiles : des milliards pour des projets de captation du carbone pour les sables bitumineux. Une technologie pas au point et qui va coûter une vraie fortune si jamais ça se concrétisait. Autrement dit, mercredi, le ministre de l’Environnement annonce un projet à un milliard de barils, puis le lendemain, la ministre des Finances annonce plus de soutien pour le secteur des hydrocarbures. Ça, c’est le plan d’Ottawa pour l’environnement ? », lance le porte-parole des Finances.

Coût de la vie : rien pour les Québécois

Le Bloc Québécois déplore le manque de mesures offrant un répit concret aux Québécois affectés par les impacts au quotidien de l’inflation. « La forte inflation est particulièrement préoccupante. Les Québécois sont laissés à eux-mêmes. Le budget n’offre aucun renfort aux personnes plus vulnérables, au premier chef les aînés dont le document suggère qu’ils n’ont besoin de rien de plus. Aucun renfort non plus pour les ménages à faible revenu ou les familles aux prises avec la hausse du prix du panier d’épicerie, du loyer ou de l’essence. Rien non plus pour les entreprises plus affectées, par exemple les agriculteurs. », fait valoir M. Ste-Marie.

« En décembre, on a donné notre appui à C-2 parce que la ministre des Finances nous avait assuré que le problème de pénurie était sur le point d’être réglé et qu’elle nous enverrait même des chiffres pour le prouver. On l’a crue. On était de bonne foi. Or c’était tout faux. Le problème s’est depuis aggravé. Les entreprises risquent maintenant la faillite. On risque de perdre pour de bon des secteurs spécialisés qu’on occupe depuis des générations. Le rôle du gouvernement, c’est de soutenir les entreprises pour leur permettre de passer à travers la crise. », souligne-t-il.

Demandes inconditionnelles du Bloc : 4 refus cruciaux

En vue du budget, le Bloc Québécois avait formulé cinq demandes inconditionnelles. «

Le gouvernement refuse d’augmenter les transferts en santé, ou même d’en discuter. Il abandonne complètement les aînés, particulièrement les 65 à 74 ans, à qui Ottawa a refusé toute hausse de pension de vieillesse. Il n’entame aucun virage concret en matière de finance verte, en plus de décevoir en général au sujet de la lutte aux changements climatiques. Finalement, il n’offre aucune solution à la hausse du coût de la vie ni pour les Québécois ni pour leurs entreprises », énonce Gabriel Ste-Marie.

« Le Bloc Québécois a présenté cinq attentes inconditionnelles. Les quatre premières ne s’y retrouvent pas. Au moins, il y a un souci pour le logement des Premières nations. Il est à souhaiter que, pour une fois, l’argent voté se rende sur le terrain pour faire une différence dans la vie des Autochtones. Parce que, jusqu’à maintenant, ce qu’on voit, c’est que l’argent voté n’est pas dépensé. D’où tous les problèmes, comme l’accès à l’eau potable, qui ne se résolvent pas. Dans le budget, la ministre met des mesures pour l’accès au logement. Pour nous, le cœur de l’enjeu demeure le financement du logement social. Pas du logement abordable. Il y a des sommes, mais rien pour commencer à régler le problème de façon sérieuse. Il faut faire plus. », appuie le député de Joliette.

« C’est un budget qui ne répond tout simplement pas aux attentes que nous ont exprimées les Québécois. De plus, ce premier exercice financier sous l’entente entre libéraux et NPD ne témoigne d’aucune vision structurante. Il révèle finalement que cette coalition n’a pas d’ambition pour l’avenir ou pour le Québec, seulement pour ses deux signataires », a conclu le porte-parole des Finances au Bloc Québécois.

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