Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, et Gabriel Ste-Marie, député de Joliette, ont fermement dénoncé la décision du gouvernement Trudeau de participer à la contestation judiciaire de la loi 21, qu’ils ont estimé être une attaque en règle contre les choix de société démocratiques de la nation québécoise.
« Il s’agit d’une attaque contre la laïcité de l’État telle que désirée par les Québécois et telle que fondamentalement mal comprise par le Canada anglais. Plus encore, il s’agit d’une attaque contre la capacité de la nation québécoise à faire ses propres choix de société; une attaque contre sa capacité d’élire des représentants à l’Assemblée nationale pour porter ses valeurs en saine démocratie. Aujourd’hui, Justin Trudeau lance une attaque en règle contre la démocratie du Québec. Le Bloc Québécois se dressera contre cet affront colonialiste à la nation québécoise », a répliqué Yves-François Blanchet.
Le gouvernement fédéral, par la bouche de son ministre de la Justice, David Lametti, a annoncé récemment qu’il participerait à la contestation judiciaire de la loi 21 du Québec sur la laïcité de l’État, dès que la cause sera parvenue à la Cour suprême. M. Lametti a comparé la loi 21 à une manière de « couper le débat » qui ne serait « pas souhaitable pour la démocratie ».
« Ça fait soixante ans que la nation québécoise a entamé son parcours vers la laïcité de l’État. Ça fait quinze ans que la commission Bouchard-Taylor a recommandé l’interdiction du port de signes religieux pour les représentants de l’État en position d’autorité. Au Québec, le débat sur la loi 21 a été fait et refait, la nation québécoise est rendue ailleurs. En s’y attaquant, ce que le gouvernement Trudeau déclare, c’est que peu importe les choix démocratiques des Québécois, c’est le fédéral qui s’arroge le dernier mot et qui déterminera à la place du Québec l’aménagement de sa propre vie publique. Le Bloc Québécois va résister de toutes ses forces contre cette tentative fédérale de mettre en tutelle la démocratie québécoise. C’est une attaque directe contre la démocratie du Québec. Plus que jamais, le Bloc sera uni pour défendre les intérêts, les valeurs et honorer notre nation. Nous devons lutter pour la renaissance de ce que nous sommes, pour notre liberté politique et notre démocratie. Que Justin Trudeau attaque de front la démocratie québécoise, ça ne passe juste pas. Ce n’est définitivement pas au fédéral à décider à la place du Québec. », a soutenu Gabriel Ste-Marie.
Un colloque autour de la liberté d’expression
Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet et le porte-parole du Bloc Québécois en matière de Laïcité, Vivre-ensemble et Valeurs québécoises, Martin Champoux, annoncent la tenue prochaine d’un colloque autour de la liberté d’expression. Ce colloque, qui se tiendra le 4 juin prochain au Marché Bonsecours à Montréal, aura pour thème « Liberté : sous conditions? ».
« Depuis 2020 notamment, on remarque plusieurs incidents et signes annonciateurs d’une tendance à contraindre la liberté d’expression. La désinformation; les pressions exercées sur les médias et leurs représentants; la culture de l’effacement (cancel culture); l’intolérance envers l’expression d’opinions contraires ou d’opinions tout court; les menaces mêmes, qui foisonnent sur les médias sociaux : tout cela nuit au débat public et incidemment, à la démocratie. On constate même des impacts dans le milieu de l’enseignement universitaire, ce qui n’est pas anodin », souligne Martin Champoux.
« Lors de ce colloque, le public pourra assister à des conférences et un panel de discussions avec des invités. Ça sera l’occasion de faire le point par le biais d’échanges et de discussions sur la liberté d’expression, afin de comprendre les limites de celle-ci. L’idée est d’ouvrir la porte sur les impacts de la liberté d’expression dans le débat public et les universités. », précise M. Ste-Marie.
« La liberté d’expression est à la base de notre démocratie : elle permet la libre circulation d’idées et d’opinions différentes, voire divergentes. C’est cette liberté de dire et de penser qui a permis de mettre en place les fondements de la société moderne et laïque dont nous profitons aujourd’hui, au Québec. Depuis quelques années pourtant, on constate que les atteintes à la liberté d’expression se multiplient, tant dans la sphère publique que sur les médias sociaux, ainsi que dans l’enseignement universitaire. Ces signaux sont alarmants et on ne peut les ignorer. Le Bloc Québécois a donc décidé d’ouvrir le débat en proposant un colloque sur cette importante question afin de mobiliser les acteurs concernés et dégager des pistes de solutions pour préserver ce pan essentiel de notre démocratie », a conclu le chef du Bloc Québécois.