Les embâcles empêchant les transporteurs maritimes de circuler sur le Saint-Laurent ne sont pas une surprise et pourtant, ces obstacles menacent non seulement le bon déroulement des affaires économiques québécoises et soulève des préoccupations pour certains villages et villes, souligne la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ). La FCCQ et la Chambre de Commerce et D’Industrie Berthier / D’Autray ( CCIBA ) demandent depuis 2016 que le gouvernement fédéral alloue un budget suffisant pour moderniser la flotte de brise-glaces canadiens, en plus de déployer des solutions à court terme pour sécuriser la navigation sur le fleuve.
« Au-delà de l’enjeu économique évident, soit l’incapacité des entreprises qui utilisent le transport maritime de mener leurs affaires normalement, les embâcles isolent plusieurs régions du Québec les unes des autres », explique Stéphane Forget, président-directeur général de la FCCQ. « Pour la FCCQ et pour la CCIBA, la gestion par le gouvernement du Canada du risque d’indisponibilité apparaît inadéquate, car même si ce dernier a exprimé l’intention de construire de nouveaux brise-glaces, cette intention ne produira pas de nouveau navire avant une décennie ».
Au cours des derniers jours seulement, les travaux pour permettre au traversier de relier à nouveau Sorel-Tracy à la rive nord du Saint-Laurent ont demandé le déplacement du brise-glace assurant la navigabilité sur le Saguenay, avec pour effet que trois navires ne peuvent quitter les installations de Rio Tinto. « Les événements de ce début d’hiver doivent certainement démontrer au gouvernement canadien l’urgence de la situation », lance Stéphane Forget, dont l’organisation a encore insisté, dans ses mémoires prébudgétaires de cette année, pour la mise en œuvre de solutions à court et long terme. « Nous ne pouvons pas, dans Berthier / D’Autray, attendre plus longtemps, il faut agir dès maintenant en plus de régler ce problème à long terme », ajoute M. Steve Piché président de la CCIBA.
Pour la FCCQ et la CCIBA, la modernisation de la flotte de brise-glaces et l’apport de solutions concrètes à court terme, est primordiale. « De nombreuses industries, notamment pharmaceutique et agroalimentaire, dépendent d’une chaîne d’approvisionnement la plus sécuritaire et prévisible possible, afin d’assurer leur production et livraison en temps opportun, au Québec, en Ontario et dans le nord-est américain », explique Stéphane Forget.
Une mission fondamentale de l’État, eu égard au développement économique, consiste à rendre disponibles aux entreprises des infrastructures de transport de qualité. « Le service de déglaçage des voies maritimes représente un bel exemple de cette mission, d’autant plus qu’il s’agit d’un service financé par ses utilisateurs », insiste M. Piché. « Nous croyons que le gouvernement fédéral peut faire davantage et, comme organisation, nous nous attendons à plus, compte tenu de l’importance de l’industrie pour l’économie québécoise et des sommes à investir », conclut Stéphane Forget.