Baisses d’impôt qui favorisent les plus riches, privatisation accélérée du réseau de la santé et des services sociaux, manque de places dans les services de garde éducatifs, refus de s’attaquer à l’école à trois vitesses, recours au bâillon, refus de mettre en place des mesures structurantes pour faire face à la crise du logement, montée de l’itinérance et de l’insécurité alimentaire, menace de dénationalisation d’Hydro-Québec, etc.
C’est pour dénoncer l’inaction de la Coalition Avenir Québec (CAQ) devant l’effritement du filet social des Québécois et des Québécoises que des organisations sociales de divers horizons se mobilisent dans le cadre de la Journée internationale pour la justice sociale. À Joliette, c’est à l’initiative du Mouvement d’éducation populaire autonome de Lanaudière (MÉPAL), du Conseil Central de Lanaudière (CSN) et de l’APTS Lanaudière qu’une action de visibilité a été organisée à la place Bourget. Lors de cet événement qui a rassemblé une soixantaine de personnes, des tracts d’information, du café et du bouillon ont été distribués aux participants.
Les organismes de la région s’inquiètent du manque de financement public pour les services publics, les programmes sociaux et l’action communautaire autonome ainsi que de la privatisation grandissante. Comme le dit Catherine Pouliot du Mouvement d’éducation populaire autonome de Lanaudière (MÉPAL) : « Pendant que notre tissu social se désagrège et que nos organismes sont épuisés, une poignée de personnes s’en mettent plein les poches ».
À Montréal, Rouyn-Noranda, Trois-Rivières, Joliette, Sherbrooke, Saguenay, Victoriaville et Québec, des groupes communautaires, féministes et syndicaux se mobilisent aussi pour revendiquer un changement de cap de la part du gouvernement. Joignant notamment sa voix à la Coalition Main rouge, le MÉPAL, la CSN et l’APTS demandent d’importants réinvestissements en santé, en éducation, dans les groupes communautaires, dans les services publics, dans les services de garde éducatifs, en itinérance et dans le logement social dans le prochain budget. Il s’agit d’une question de choix politiques. Plusieurs mesures fiscales progressives permettraient selon les groupes sociaux de réinvestir dans les services publics et les programmes sociaux ainsi que dans la mission des groupes d’action communautaire autonome. Instaurer un impôt sur le patrimoine du 1% des plus riches ; réinstaurer la taxe sur le capital pour les banques ; augmenter le nombre de paliers d’imposition ; imposer davantage les dividendes et les gains en capital, au même titre que les revenus de travail ; augmenter les impôts des grandes entreprises plutôt que de les diminuer sont autant d’avenues que le gouvernement devrait emprunter pour lutter contre les inégalités sociales et éventuellement atteindre l’équilibre budgétaire sans recourir à des coupures et des compressions. L’ensemble des mesures fiscales proposées par la Coalition Main rouge permettraient d’augmenter d’au moins 14 milliards de dollars les revenus annuels du gouvernement du Québec.