Dire non aux hydrocarbures : mieux penser à demain

Photo courtoisie

Judith Sicard est mère de deux enfants, enseignante au secondaire, déléguée syndicale et candidate pour Québec solidaire dans la circonscription de Joliette.

Le 10 août dernier, plus d’une cinquantaine de groupes citoyens, organismes environnementaux et autres organisations de la société civile ont uni leurs voix dans une lettre ouverte (https://www.rvhq.ca/communique-les-groupes-environnementaux-citoyens-et-syndicaux-demandent-le-retrait-des-projets-de-reglements-et-de-la-loi-sur-les-hydrocarbures/ ) afin de dénoncer la politique d’exploitation des hydrocarbures menée par le gouvernement québécois. Ces organisations ont sommé Philippe Couillard de mettre fin à l’exploitation des énergies fossiles et à jeter aux oubliettes la nouvelle législation sur les hydrocarbures que le gouvernement prévoit adopter avant le déclenchement des élections.

Les signataires de cette lettre dénoncent le nouveau cadre réglementaire, qui consacrera la suprématie des intérêts pétroliers et gaziers privés sur d’immenses pans du territoire québécois. S’ajoutant au Plan d’action sur les hydrocarbures adopté par les libéraux en 2014, et qui a affecté 1,25 milliard $ à l’exploitation de ressources non renouvelables dont le pétrole et le gaz, cette loi cédera des droits réels immobiliers sur le territoire de la vallée du St-Laurent, entre l’extrême ouest de la Montérégie et Québec, ainsi que la quasi-totalité du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Comble de tout, ces droits seront cédés pour la modeste somme de 10 cents l’hectare par année… Au surplus, cette révision des règlements entourant l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures au Québec est le fruit d’un processus de consultation biaisé et factice : le projet est sur le point d’être adoptée malgré l’opposition presque unanime des acteurs sociaux qui ont participé au processus de consultation aux projets de loi et de règlements envisagés.

Dans un contexte où 65% des Québécois.e.s sont contre l’exploitation des hydrocarbures dans la province, l’adoption de cette législation est une insulte à notre peuple. Le gouvernement libéral fait preuve d’un mépris total pour notre culture démocratique et pour le sort des générations à venir, alors qu’il est clair que nos décisions collectives devraient non seulement être prises en considérant leurs impacts sur l’environnement, mais également en vue de favoriser une transition énergétique. La chose est un non-sens sur toute la ligne : il s’agit d’un désastre environnemental, social et économique.

Encore une fois, les Québécois et des Québécoises se font flouer par des politiciens qui, main dans la main avec l’élite économique, mettent notre environnement en péril en prétendant favoriser un « développement économique » qui ne profite en réalité qu’aux mieux nantis. Nous sommes ainsi pris.es au piège, coincé.e.s à l’intérieur d’un système qui favorise les riches au détriment du reste de la population et des générations à venir.

Mais la partie n’est pas perdue. Parce que le premier octobre prochain, nous aurons la chance d’envoyer un message fort à la classe dirigeante en élisant des représentants du peuple qui sauront faire primer l’intérêt de la collectivité sur l’intérêt d’une minorité possédante. Nous pourrons élire un gouvernement pour qui la protection de l’environnement, la lutte à la pauvreté et la justice sociale constituent de réelles préoccupations, plus que de simples slogans creux.

Parce qu’il est l’heure de faire savoir que nous n’accepterons plus d’offrir le beurre et l’argent du beurre à cette élite dont l’appétit est insatiable. De crier notre refus de céder notre territoire à des multinationales pour des peanuts. De manifester notre ras-le-bol à cette autocratie économique qui nous gouverne sans se soucier de nous, en nous prenant pour acquis. De montrer la porte à ces politicien.ne.s carriéristes qui mangent dans la main de l’élite économique depuis des décennies. De nous soulever, de nous hisser aux commandes d’un pays beau et fier. De reconnaître que la nature ne nous est pas donnée et de prendre soin de nos écosystèmes.

Le premier octobre prochain, laissez-vous porter par un réel vent de changement : dîtes non à l’exploration et la production d’énergies fossiles, offrez-vous un vaste plan de transition énergétique et donnez-vous un système de transport en commun accessible et efficace. Faîtes-vous cadeau d’un gouvernement solidaire : dîtes « oui » à un pays qui vous ressemble.

 

Judith Sicard et son équipe de campagne