Ce matin aux bureaux du député François Saint-Louis, des organismes communautaires dénoncent les dérives du projet de loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques au Québec (PL-69) et exigent un vrai débat public sur l’énergie.
L’équipe du MÉPAL ainsi que deux personnes représentant, de La Bonne étoile et de l’ATTAJ, des groupes membres du regroupement se sont entretenues avec Michel Vincent, directeur du bureau.
Les inquiétudes sont nombreuses. Avec ce projet de loi, la CAQ attaque un service indispensable. « Lorsqu’on permettra au privé de produire de l’électricité, on transformera un service public essentiel en industrie soumise aux fluctuations du marché. L’électricité coûtera plus cher à produire, l’impact sur les factures sera majeur et c’est encore les personnes dans les situations les plus précaires qui en paieront le prix le plus durement. » Signale Jessica Lambert, du Mouvement d’éducation populaire autonome de Lanaudière.
Au Québec, 1 ménage sur 7 n’arrive pas à payer sa facture d’électricité ou y parvient au détriment d’autres besoins de base. Le coût élevé de l’énergie est d’ailleurs une des causes principales de précarité énergétique. « Si le projet de loi est adopté tel quel, cette situation inacceptable va s’aggraver. » Dénonce les groupes membres du MÉPAL cet après-midi.
De plus, le projet de loi ne contient aucune mesure claire pour assurer la décarbonation. « Le PL-69 favorise plutôt le développement industriel et fait reposer le coût des nouvelles infrastructures énergétiques nécessaires à ce développement sur les tarifs d’électricité, ce qui constitue une injustice à la fois sociale et environnementale. » Affirme les membres du MÉPAL lors de la discussion avec monsieur Vincent.
Toute action pour encadrer et développer les énergies propres au Québec doit se faire dans un souci d’équité. « Il est hors de question que la transition énergétique serve de prétexte pour faire des cadeaux aux industries et aux multinationales sur le dos des plus précarisé·es. » Ajoute Catherine Pouliot du Mouvement d’éducation populaire autonome de Lanaudière.
Cette mobilisation du MÉPAL s’inscrit dans un appel à l’action plus large contre le projet de loi 69. Ce matin, plusieurs régions du Québec sont en action pour presser le gouvernement à faire passer les besoins de la population avant les intérêts des grandes entreprises.