Décès de Sylvie Deshaies : Pierre Courtois plaide coupable

Photo d'archives

Initialement accusé de meurtre non prémédité, un septuagénaire vient de plaider coupable à une accusation réduite.

À quelques jours de l’ouverture de son procès devant jury, Pierre Courtois, 77 ans, de Saint-Charles-Borromée, a reconnu sa culpabilité, le 2 mai, au palais de Joliette, à une accusation réduite d’homicide involontaire.

Selon les résumés des faits déposés en preuve devant le juge François Dadour, de la Cour supérieure, la victime et l’accusé se sont rencontrés vers la fin de l’année 2016. Ils se sont fréquentés jusqu’à ce que la victime emménage chez l’accusé au début du mois de mai 2017. La cohabitation entre ces deux personnes a été difficile considérant leur mode de vie incompatible. À la suite de plusieurs désaccords et querelles sur divers sujets, la victime a alors décidé de quitter l’accusé près de deux semaines plus tard.

Séparation difficile

La séparation fût difficile, surtout du côté de M. Courtois qui avait encore des sentiments envers Sylvie Deshaiies.. De plus, les deux parties s’accusant mutuellement de vols et d’autres torts, notamment par rapport à l’argent. Cependant, le couple s’est réconcilié le 29 juin 2017, la victime est même allé retirer sa plainte contre M. Courtois pour une histoire de méfait sur son véhicule.

Dans la soirée du 4 juillet 2017, Pierre Courtois s’est présenté au domicile de Sylvie Deshaies, cette dernière se trouvait dans un état d’ébriété très avancé. Une chicane éclate à propos d’une autre femme qui aurait assisté à trois spectacles de la Saint-Jean, dans les jours précédents le drame. La victime est furieuse et affirme à plusieurs reprises:  « Pourquoi tu m’as fait  ça »,  faisant référence  à  la  présence  d’une  autre personne.

Elle devient alors agressive envers l’accusé et une altercation s’ensuit. À un certain moment lors de cette altercation, la victime tombe ultimement face première contre le sol.  Au moment où il la retourne, il constate qu’elle saigne beaucoup du visage et qu’elle est inconsciente.

Pris de panique, l’accusé sort la victime de la maison dans ses bras et la met dans le coffre de la voiture de la victime. Il quitte ensuite et, toujours en état de panique, se range sur le côté de la route et appelle sa fille.

Il veut se suicider

Selon Pierre Courtois, la victime l’a frappé à plusieurs reprises, que ce dernier a encaissé le choc en pleurant et que d’un geste brusque, il a repoussé avec trop de force la victime qui est alors tombée face contre le sol. Du côté de la Couronne, celle-ci plutôt d’avis que la version que l’accusé a donné à sa fille immédiatement après les faits, et que cette dernière a répété au répartiteur lors de l’appel 911 reflète davantage la réalité, soit en résumé que la victime a commencé à le frapper, et qu’ils ont ensuite échangé des coups, de sorte qu’il croit à ce moment l’avoir tué.

En état de crise, il mentionne qu’il a ensuite mis la victime dans le coffre de la voiture, et qu’il s’apprête à se suicider lorsqu’un camion passera devant lui sur la route. La fille de l’accusé le décrit à ce moment hors de contrôle, désorganisé, il crie et il est en pleurs, au point où sa fille n’arrive pas à déceler ce qu’il lui dit avant plusieurs minutes..

La victime est alors semi-consciente et somnolente. Pierre Courtois a ensuite suite le volant et conduit la voiture sur la route 158, jusqu’au moment où il dévie volontairement devant un camion-remorque et cause alors une collision frontale, en étant indifférent que la victime en décède ou non.

La collision provoquera immédiatement un violent incendie dans la voiture. L’accusé sort alors de la voiture et la contourne pour tenter d’en extraire la victime. Pour se faire, il brise la vitre d’un coup de coude, ce qui lui causera notamment des brûlures aux bras. Devant son incapacité d’extirper la victime des flammes, l’accusé s’est allongé sur le dos au sol à côté de la voiture du côté conducteur, disant à répétition « pourquoi je ne suis pas mort ».

L’autopsie de la victime démontrera que cette dernière n’était pas décédée au moment de la collision. Elle est décédée des suites d’une asphyxie secondaire à une privation d’oxygène causée par l’incendie.

La Couronne, représentée par Me Valérie Michaud a suggéré au juge Dadour une peine de 12 ans de pénitencier  De son côté, l’avocat de Pierre Courtois, Me Marc Labelle, estime que la période de détention préventive, soit 33 mois, est suffisante et l’accusé pourrait être remis en liberté dès le prononcé de la peine.

Le juge rendra sa décision le 10 mai.

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