De quoi ont réellement besoin nos enfants de 4 ans?

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Face aux débats présentement en cours concernant le déploiement des classes de maternelle 4 ans à l’ensemble du Québec, la Table régionale des organismes communautaires Famille de Lanaudière (TROCFL) souhaite rappeler que la famille est le premier lieu d’éducation de l’enfant.

Francine Delisle, présidente de la TROCFL, et coordonnatrice de la Maison de la Famille La Parenthèse à Repentigny, l’affirme directement : « Lorsque l’on parle d’acteurs et de partenaires importants de l’éducation au Québec, les organismes communautaires Famille (OCF) en font partie, puisque les familles et leurs enfants, qui fréquentent nos milieux de vie, les fréquentent en très grande majorité dès la naissance des enfants….et pour certains, même avant. Au Québec, il existe plus de 250 OCF qui collectivement rejoignent plus de 130 000 familles, de tous les milieux et toutes les origines, et qui ont une expertise de plus de 50 ans en services éducatifs pour la petite enfance. »

Rappelons l’avis du Conseil supérieur de l’éducation, Mieux accueillir et éduquer les enfants d’âge préscolaire, qui rapportait que : « La recherche a maintes fois démontré que, si des services éducatifs de qualité peuvent favoriser le développement des jeunes enfants, c’est encore l’influence du milieu familial qui est la plus déterminante »[i][i] et que « les parents de milieux défavorisés qui sont sans emploi préfèrent parfois des services éducatifs informels que leur enfant peut fréquenter occasionnellement et qui offrent aussi des activités aux parents. »

Les OCF sont des milieux stimulants pour les apprentissages et ils soutiennent les parents dans leurs efforts pour cultiver le goût d’apprendre en famille. Ces acquis sont particulièrement significatifs pour les enfants qui ne vont pas en services de garde éducatifs.

Les résultats d’une étude-évaluative, réalisée par la Direction de santé publique de Lanaudière, portant sur Les effets sur les familles de leur fréquentation des organismes communautaires Famille de Lanaudière[ii][ii], démontrent de nombreux effets positifs pour la préparation des enfants à l’école. Pour n’en nommer que quelques-uns :

– Les OCF sensibilisent les parents à l’éveil à la lecture chez les tout-petits;

– Des améliorations sont observées aux niveaux de la psychomotricité et du langage, chez des enfants qui ont commencé des exercices à la halte-garderie et les ont poursuivis à la maison;

– Les OCF contribuent au développement global des enfants, outillent les parents face aux difficultés que vivent leurs enfants ayant des besoins particuliers, les stimulent et les socialisent afin de les préparer pour l’entrée à la maternelle; 

– L’enfant acquiert dans un OCF une confiance en « d’autres adultes » et en « d’autres milieux », autant qu’une grande confiance « sur des choses qu’il est capable de faire »;

– La majorité des enfants ayant fréquenté un OCF connaissent une meilleure intégration scolaire; ils ont acquis des « prérequis à la vie de groupe, à la vie de l’école » et ils éprouvent un bonheur de s’en aller à la maternelle.

Il est évident que les services de maternelle 4 ans ne seront pas suffisant si on ne s’assure pas aussi : que les parents de ces enfants soient valorisés pour ce qu’ils font déjà, qu’ils puissent être mieux soutenus pour cultiver le goût d’apprendre en famille et qu’ils puissent sentir qu’ils peuvent faire équipe avec l’enseignant de leur enfant.

Finalement, citons la déclaration du Sommet sur l’éducation à la petite enfance, qui affirme que « l’approche éducative destinée aux enfants de 0 à 5 ans doit demeurer une approche de développement global de l’enfant, de stimulation, d’éveil et de socialisation par le jeu qui favorise la réussite éducative et non une approche de scolarisation précoce. »[iii][iii]

Ainsi, si l’objectif du gouvernement est « d’améliorer la réussite scolaire de nos enfants », ne devrait-il pas plutôt consolider les organismes et les institutions qui travaillent déjà à préparer les enfants à leur entrée à la maternelle et l’accompagnent tout au long de leur parcours scolaire ? Ne devrions-nous pas, collectivement, donner plus de ressources aux organismes communautaires Famille, aux écoles, au réseau des centres de la petite enfance, aux haltes-garderies communautaires ? Nos milieux  travaillent d’arrache-pied pour remplir leur mission, il serait temps qu’ils soient reconnus et mieux soutenus financièrement.

Pour connaître l’OCF le plus près de chez vous dans Lanaudière, consultez le www.trocfl.org