Des membres de la communauté lanaudoise unissent leurs voix pour dénoncer l’effet dévastateur qu’aurait un projet imminent de coupes forestières planifiées sur un vaste territoire dans la région.
Le plan d’aménagement forestier intégré opérationnel (PAFIO) de l’unité d’aménagement 06271 touchera les secteurs du Lac-en-Coeur (Mandeville), du Crique à David (Saint-Damien, Saint-Zénon et Sainte-Émélie-de-l’Énergie) et du lac Koël (Sainte-Émélie-de-l’Énergie), parmi plusieurs autres.
Il s’inscrit dans la vision économique du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, qui annonçait en septembre dernier vouloir «accroître le potentiel forestier et la compétitivité des compagnies forestières» en réduisant, par exemple, les redevances que paie l’industrie pour les activités de coupes en terrain accidenté.
«Le Lac-en-Coeur est un site magnifique, dit Estelle, résidente de Mandeville. Avant de vivre dans la région, je suis tombée en amour avec l’endroit, et je fais maintenant partie des nombreux marcheurs qui arpentent régulièrement les sentiers. Les coupes projetées dénatureront complètement le milieu.»
Julia, résidente de Saint-Damien, déplore quant à elle l’impact qu’auront les coupes prévues sur l’atteinte des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre : «La forêt est exceptionnelle dans le secteur du Crique à David, on peut y voir beaucoup d’arbres centenaires. Les chercheurs le disent: les forêts matures permettent de stocker bien plus de carbone. Si on laisse faire ça, on se prive pour plusieurs décennies de précieux puits de carbone en plus de perturber un milieu naturel unique qui profite à bien des visiteurs.»
Pour les semaines à venir, le groupe de militant(e)s invite la population à demeurer à l’affût de leurs activités dans les médias sociaux et traditionnels. «Nous annoncerons prochainement différentes actions de mobilisation qui viseront à faire entendre notre volonté de protéger notre forêt, explique un membre du groupe. Les consultations publiques sont terminées, mais nous croyons que celles-ci sont passées sous le radar des Lanaudois et nous n’avons pas l’intention de baisser les bras pour autant.»
