Besoins en ajouts de ressources ambulancières dans Lanaudière : L’inaction du ministre Barrette dénoncée par les députés (es) du Parti Québécois

Photo Guy Latour

L:’ensemble des députés(es) du Parti Québécois dans Lanaudière réclame davantage d’ambulances et d’heures de services préhospitaliers dans la région.

« Nous avons vécu des incidents tragiques qui aurait possiblement pu être évités si les citoyens en détresse n’avaient pas eu à attendre aussi longtemps pour une ambulance », a déploré la députée de Joliette et vice-cheffe du Parti Québécois, Véronique Hivon, lors d’une conférence de presse dans les locaux de HRH Services Préhospitaliers à Joliette, le 19 mars.

Mme Hivon, ainsi que ses collègues André Villeneuve (Berthier), Mathieu Traversy (Terrebonne) ainsi que Nicolas Marçeau (Rousseau) déplorent le fait que le ministre de la Santé et des Services Sociaux, le Dr Gaétan Barrette, n’a accordé aucune heure ni aucune ambulance sur le territoire de Lanaudière malgré des demandes formulées par le Centre intégré de santé et de services sociaux de Lanaudière (CISSSSL).

Celles-ci, datées du 23 novembre 2017, contenait notamment l’ajout de 2 ambulances, de 2 quarts de travail de 11 heures et d’un quart de travail de 8 heures à Terrebonne, l’ajout d’une ambulance, d’un quart de travail de 11 heures et d’un quart de travail de 8 heures à Saint-Michel-des-Saints, l’ajout d’une ambulance et d’un quart de travail de 8 heures à Repentigny  ainsi que l’ajout d’un quart de travail de 10 heures, 4 jours par semaine, à Joliette.

Qui plus est, six jours après la lettre envoyée par le CISSSL, soit le 29 novembre, le ministre Barrette annonçait l’ajout de 22 ambulances au Québec mais aucune dans Lanaudière.

« Le ministre Barrette connait le manque criant de ressources dans notre région. Pourtant, les demandes du CISSSL sont restées lettre morte. Qu’attend le ministre pour agir?», s’interroge le député de Terrebonne et porte-parole en matière d’accès à l’information, Mathieu Traversy.

De plus, cette lettre rendue publique, à la suite d’une demande d’accès à l’information, c’est le ministère qui aurait demandé au CISSSL de lui transmettre l’analyse des besoins en ajouts de ressources ambulancières.

Deux décès

La hausse de la demande à Saint-Michel-des-Saints (23,3% depuis 2016) est la plus importante dans la région. Dans le nord de Lanaudière, les distances sont un obstacle à l’efficacité du service. « Les gens de Manawan doivent attendre au moins 90 minutes avant l’arrivée d’une ambulance. C’est  aberrant!  », souligne le député de Berthier, André Villeneuve.

Au cours des derniers mois, à deux reprises, des citoyens de Terrebonne ont succombé en attendant l’ambulance qui tardait à arriver. « Le manque de véhicules disponibles engendre des délais d’attente inacceptables. Dans une situation d’arrêt cardiorespitatoire, chaque minute écoulée diminue de 10% les chances de survie, » insiste M. Traversy.

Lorsque les ressources manquent dans un secteur, les paramédics d’un secteur voisin doivent prendre la relève. C’est souvent le cas pour les équipes de Repentigny et de Joliette qui sont appelés à intervenir dans d’autres villes.

De son côté, le directeur des ressources humaines et des opérations chez HRH Services Préhospitaliers, Claude Lemay, a expliqué que les paramédics étaient sous tension. « Ceux-ci font beaucoup de temps supplémentaire. Les données utilisées par le CISSSL  pour faire leurs demandes ont été faites à partir des chiffres de 2014-2015. Or, ces besoins sont de deux à quatre fois plus élevés en 2018 », a-t-il expliqué en entrevue.

Il ajoute que l’autonomie dans chaque zone ambulancière est en constante diminution au fil des années. « La limite de la résilience sera bientôt atteinte », a-t-il mentionné.