Benoit Pozzobon écope de trois ans pour homicide involontaire

Guy Latour

Pour avoir donné un coup de poing mortel à un ami d’enfance, Benoit Pozzobon devra passer les trois prochaines années en prison.

C’est la décision qu’a rendue ce matin, au palais de justice de Joliette, le juge Claude Lachapelle, qui a présidé le procès de l’accusé à l’automne 2015 et à l’hiver 2016.

Le juge s’est ainsi rangé du côté de la suggestion de la Couronne, représentée par Me Marc-André Ledoux, qui avait réclamé une sentence de quatre ans. La Défense, représentée par Me Michel Leclerc, avait réclamé une sentence suspendue ou 90 jours de prison discontinue.

« C’est certain que ça met un baume sur notre peine. On est satisfait de la décision du juge », ont commenté les parents de Sylvain Nugent, Claude Nugent et Lucille Carbonneau.

Tout en rappelant les faits de la cause, le juge Lachappelle a précisé que Benoit Pozzobon avait fait preuve d’empathie envers la victime.  Il a aussi mentionné que même s’il n’avait pas l’intention de tuer M. Nugent, il y avait eu cependant une certaine préméditation dans les deux coups.

La Défense, qui a porté le verdict en appel, a décidé aussi d’en appeler de la sentence. Une requête en ce sens sera déposée dans les prochaines heures devant la Cour d’Appel du Québec. « C’est une peine sévère », a mentionné Me Leclerc, à sa sortie du tribunal. Les avocats de M. Pozzobon ont aussi l’intention de demander une remise en liberté provisoire en attendant l’audition du dossier en appel.

« C’est certain que ça m’inquiète un peu cet appel-là. On essaie de pas trop y penser », ont ajouté M. Nugent et Mme Carbonneau.

Rappel des faits

L’accusé Benoit Pozzbon et la victime Sylvain Nugent, et cinq autres personnes, s’étaient réunis le 29 juillet 2013, dans un chalet de Saint-Donat,  pour des retrouvailles.

Après une soirée bien arrosée, l’ex-conjointe de M. Pozzobon a été agressée sexuellement par la victime qui était dans un état d’ébriété avancée.

Informé de la situation, après une première confrontation entre M. Nugent et M. Pozzobon, ce dernier quitte rapidement les lieux avec son ex-copine et deux autres amis. Après être partis en trombe, le couple revient sur les lieux.

C’est alors que l’accusé a asséné deux coups de poing à la victime qui s’est écroulé inconscient. Lors de l’autopsie, le Dr Liza Boucher, la pathologiste judiciaire a conclu que le décès s’explique par les deux coups de poings, soit un au niveau du cou et l’autre à la joue. C’est l’un des deux coups qui a causé la rupture de l’artère vertébrale gauche.