Alors qu’il y a plus de 114 000 postes à combler dans les entreprises québécoises, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de Commerce du Grand Joliette (CCGJ) croient que les mesures permettant d’intégrer davantage de jeunes au marché du travail font partie intégrante de la solution à la pénurie de main-d’œuvre. Selon des données gouvernementales, 54 % des besoins du marché du travail seront comblés par les jeunes Québécois au cours des dix prochaines années.
« Outre une solution à notre situation démographique et à la pénurie de main-d’œuvre, investir dans notre jeunesse sera toujours un outil fondamental de développement économique et social de la société », souligne Stéphane Forget, président directeur-général de la FCCQ. « En tant qu’acteur économique, mais également de membre actif de la Commission des partenaires du marché du travail, la FCCQ suivra attentivement les résultats des travaux du Comité consultatif Jeunes afin d’identifier les raisons qui mènent nos jeunes à ne pas intégrer le marché du travail. » La directrice générale de la CCGJ, Jade Poitras Bessette poursuit : « Les efforts des organismes d’employabilité de la MRC de Joliette permettent d’améliorer la situation, mais il est clair que les conclusions du comité consultatif permettront des interventions encore plus ciblées. »
La FCCQ se penche depuis de nombreuses années sur cette problématique et la CCGJ se joint à elle pour en appeler le gouvernement à accélérer les initiatives visant à s’attaquer à cette situation préoccupante, alors que près de 120 000 jeunes de 15 à 29 ans d’un peu partout au Québec ne sont ni aux études, ni en formation, ni en emploi. « L’un des premiers facteurs menant à la précarité d’emploi et à l’aide sociale est le décrochage scolaire. Nous en appelons à une plus grande diversification des parcours de formation, notamment en valorisant davantage les formations visant une intégration plus rapide et durable du marché du travail, nommément la formation professionnelle et technique », insiste Stéphane Forget.
« Encore aujourd’hui, la moyenne d’âge d’entrée en formation professionnelle est de 28 ans, celle-ci étant malheureusement vue par une majorité de Québécois comme un tiers choix, malgré les excellentes perspectives d’emploi dans plusieurs domaines », soutient Jade Poitras Bessette « Le développement d’un plus grand nombre de cursus de formation en alternance travail-étude, comme celui du Centre régional universitaire de Lanaudière (CRUL) permettrait également de combler le désir des jeunes de subvenir à leurs besoins financiers. Avec plus de vingt programmes universitaires présentement dispensés sur le territoire, le CRUL permet aux jeunes de se former ici avec tous les avantages qu’on connaît, assurant ainsi une main-d’œuvre qualifiée aux entreprises de Lanaudière. Le baccalauréat en sciences infirmières à Joliette répond également à un besoin criant en santé. D’ailleurs, le Comité régional pour la revitalisation de l’éducation (CREVALE), offre le programme de certification Oser-jeunes, aux employeurs qui favorisent la conciliation travail-étude.»
La formation doit aussi assurer une plus grande maîtrise des compétences de base, soit la littératie, la numératie et la littératie numérique, permettant aux jeunes de faire face aux transformations du marché de l’emploi. « C’est en augmentant ces compétences auprès de nos jeunes les plus vulnérables que nous nous assurons que le Québec pourra s’adapter aux changements technologiques », ajoute Stéphane Forget. « Selon des statistiques colligées par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, près de 50 % des prestataires des programmes d’assistance sociale n’ont jamais obtenu de diplôme », renchérit Mme Poitras Bessette.
En juin 2019, plus de 51 000 prestataires des programmes d’assistance sociale étaient âgés de moins de 30 ans, dont près de 27 000 de moins de 25 ans. La FCCQ et la CCGJ invitent donc le ministre Jean Boulet et l’ensemble des élus à engager une réflexion publique sur les services à offrir aux jeunes de 18 à 21 ans qui ne sont pas aux études et qui ne travaillent pas. « Ailleurs dans le monde, d’autres sociétés ont mis en place des dispositifs plus dynamiques et plus structurants que l’aide sociale pour venir en aide à ces jeunes », rappelle Mme Poitras Bessette.
« Nous devons avoir le courage de dire qu’il est anormal et contre-productif d’accueillir les jeunes de 18 à 21 ans à l’aide sociale. Pour les jeunes sans contraintes sévères à l’emploi, l’âge d’admissibilité à l’aide sociale devrait clairement être repoussé à 21 ans et le programme Objectif Emploi devrait être étendu », conclut Stéphane Forget.