Quand le mammouth entre au travail

Photo Guy Latour

Dans le cadre de la dernière Matinée Lanaudoise de la saison 2018-2019, la chercheure Sonia Lupien est venue parler de stress et de travail, le 18 avril dernier, au Club de  golf de Joliette.

D’entrée de jeu, celle qui étudie l’effet du stresse sur le cerveau humain depuis maintenant 25 ans a mentionné qu’il y avait beaucoup d’absentéisme dans les milieux de travail.

« Je pense qu’on pense qu’on sait, mais qu’on se trompe sur ce qu’est le stress », a précisé Mme Lupien.

Les études en psychologie industrielle suggèrent que le stress résulte d’un débalancement entre les ressources et les demandes liées à l’emploi.

« De nouvelles études effectuées dans le domaine de la science du stress montrent que d’autres facteurs très importants entrent en ligne de compte pour expliquer le stress vécu au travail », a-t-elle expliqué.

Ces facteurs sont structuraux (milieu de travail), liés à la personne et aux interactions sociales.  On doit défaire le mythe que le stress est lié à la pression du temps.

Pour la conférencière, le stress n’est pas quelque chose de négatif, la réponse au stress aiguë est nécessaire à la survie. Il y a deux types de stress soit absolu ou relatif. Le premier se veut une menace réelle alors que le second  est à l’inverse du stress absolu soit quelque-chose que nous créons de toute pièce face à une situation et ceci en fonction de nos propres caractéristiques comme nos valeurs, nos croyances. 

« Quand on a de la colère et du ressentiment, il y a une seule personne qui souffre soit nous-même », soutient la directrice du Centre d’études sur le stress humain de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.

Lorsque l’homme fait face à du stress, il le combat ou le fuit, alors que chez la femme, celle-ci fait de la protection ou de l’affiliation.

Apprendre à déconstruire son stresseur et à en reconnaître la source est la clé pour contrôler son stress selon la conférencière.

Sonia Lupien conclut que le stress deviendra la deuxième cause à l’invalidité dans le monde en 2020.