Plusieurs défis attendent l’entreprenariat

Photo Guy Latour

Le titulaire d’un doctorat de la Chaire de recherche du Canada sur la carrière entrepreneuriale à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Étienne St-Jean, était le conférencier invité, le 3 février dernier, au dîner mensuel de la Chambre de Commerce du Grand Joliette (CCGJ).

M. St-Jean a fait le point sur la situation de l’entrepreneuriat au Québec et des défis qui l’attendent. Il a notamment présenté les résultats du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) qui est le plus grand projet de recherche collaboratif en entreprenariat au monde.

Plus de 500 chercheurs (euses) et spécialistes en entreprenariat y participent à travers une centaine de pays. Chaque année, depuis 1999, le GEM dresse un portrait global de l’activité entrepreneuriale, des attitudes et des ambitions de citoyens.

Pour compiler leurs données, le GEM fait une vaste enquête auprès la population adultes (plus de 2000 répondants au Canada) et auprès des experts nationaux (plus de 36 experts par territoire).

Étienne St-Jean a rappelé les étapes du processus entrepreneurial. Ça commence par des entrepreneurs potentiels, des intentions, des entrepreneurs naissants, des nouveaux entrepreneurs et des entrepreneurs établis.

Pour ce qui est des attitudes à l’égard de l’entreprenariat, le chercheur a mentionné qu’au Canada, la plupart des gens considèrent la création d’une nouvelle entreprise comme un choix de carrière désirable. « Dans le pays, on voit souvent des histoires dans les médias portant sur les nouvelles entreprises qui ont réussi », a-t-il expliqué. De plus, ceux qui réussissent à créer une nouvelle entreprise ont un statut élevé et le respect des autres.

Parmi les constats pour les attitudes à l’égard de l’entreprenariat, M. St-Jean a précisé que la culture entrepreneuriale est forte au Québec car la carrière d’entrepreneur est grandement valorisée mais les entrepreneurs sont sous-estimés dans la population.

Au niveau du rapport personnel à l’engagement personnel à l’entreprenariat et l’engagement de carrière, le conférencier constate qu’au Québec, on a un sentiment de compétence faible par rapport à d’autres territoires. Pour ce qui est de l’intention d’entreprendre, la province a connu une baisse marquée en 2018 après une hausse constante, entre 2013 et 2017.

Concernant les tendances de l’activité entrepreneuriale au Québec, tous les indicateurs sont en baisse en 2018 malgré des tendances à la hausse au reste du Canada et globalement depuis 2013. Il y a aussi bien peu de pérennisation de l’activité entrepreneuriat émergente.

Parmi les constats généraux, Étienne St-Jean note que très peu d’entrepreneurs passent le cap des 3 ½ ans pour devenir établis. De plus, une forte proportion d’entrepreneurs émergents (82,3%) et d’établis (64,4%) sont essentiellement des hybrides.

Sur le plan mondial, les changements climatiques causeront plusieurs problèmes et se veut un risque majeur pour le monde des affaires. Grand environnementaliste, Étienne St-Jean souligne que d’ici 2050, il y aura au moins 280 millions de réfugiés climatiques.

Lors du dîner, la CCGJ a remis le titre de personnalité du mois à Café, Mer Rouge en plus de souligner le 30e anniversaire du Bistro la Belle Excuse.