À la veille d’une rencontre de médiation, les Responsables de garde en milieu familial CSN augmentent la pression et déclenchent une grève de 24 heures

Photo courtoisie

Partout au Québec, les responsables de garde en milieu familial membres de la CSN déclenchent une grève de 24 heures ce jeudi 24 septembre. Cet ultime moyen de pression vise à envoyer un message clair au ministère de la Famille et au gouvernement avec lequel s’est amorcé un processus de médiation, à la fin août, à la demande des syndicats et de la CSN.

Travailler dur une cinquantaine d’heures par semaine pour une paie de 35 heures, équivalent à 27 000 $ par année, c’est inacceptable, s’indignent d’une même voix Martine Rondeau et Isabelle Landry respectivement présidente et présidente par intérim du Syndicat des travailleuses et travailleurs de garde en milieu familial aux Portes du matin CSN et du Syndicat des travailleuses de garde en milieu familial de Lanaudière CSN. Ces conditions de travail dérisoires conduisent directement nos éducatrices à déserter la profession. Plusieurs centaines d’entre elles ont déjà cessé leurs activités. C’est à se demander si la stratégie gouvernementale, ce n’est pas de sous-payer nos éducatrices pour tuer le réseau des services de garde en milieu familial. Pourtant, ce réseau répond aux besoins des parents », ajoute Madame Landry.

Par ailleurs, compte tenu de la situation sanitaire qui se détériore au Québec, il serait irresponsable de rassembler les RSG en un seul lieu le 24 septembre, comme il était prévu à l’origine. Le mouvement de grève est donc localisé dans chacune des régions du Québec. N’empêche, « le contexte de pandémie ne freine pas l’ardeur de ces femmes qui se dévouent pour préparer les enfants québécois en prévision de l’école. Ces éducatrices jouent un rôle essentiel et méritent la pleine reconnaissance du gouvernement Legault », précise Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière – CSN.

Rappelons que si nous avons choisi de tenir une seule journée de grève générale partout au Québec, c’est en pensant aux parents qui nous font confiance et qui sont solidaires de notre combat légitime. Les témoignages d’appui des mères et des pères forcés de trouver un plan B nous font chaud au cœur et nous rappellent pourquoi nous aimons éduquer leurs enfants », soutient Madame Rondeau.

Les responsables en service de garde de la région se réunissent au Conseil central de Lanaudière – CSN pour une marche dans les rues de la ville. Cette activité festive permettra d’assurer une bonne visibilité de la lutte des travailleuses et sensibiliser la population de la région aux enjeux de la négociation et l’importance de la profession. Au fil de leur marche, les travailleuses feront une courte halte au bureau de la députée Véronique Hivon afin de solliciter l’appui de cette dernière.

Les faits à propos des 3000 RSG de la CSN

  • Les RSG travaillent plus de 50 heures par semaine et ne sont payées que 35 heures ;
  • 27 000 $, c’est le revenu annuel moyen d’une RSG (une fois les dépenses couvertes) ;
  • Les RSG demandent une rémunération équivalente à une éducatrice en CPE, non formée, au premier échelon ;
  • Le ministère veut appauvrir les RSG avec des offres sous le taux d’inflation (7,67 % en quatre ans) ;
  • Les RSG désertent massivement la profession. Il est estimé que 12 000 places pour les enfants ont disparu depuis le début de la pandémie ;
  • Les RSG sont en négociation depuis mars 2019. Elles ont demandé et obtenu du ministère du Travail la nomination d’un médiateur, en août dernier ;
  • Les 25 et 28 septembre 2020, les RSG poursuivront leurs rencontres de médiation.